Les Moulins du pays de Retz
Cette carte interactive recense tous les moulins du pays de Retz encore visibles à eau ou à vent, les minoteries et quelques moulins qui ont disparus mais qui ont pu être répertoriés grâce aux plans cadastraux.
[Carte en développement]
Légende :
Moulins encore visibles Moulins disparus Moulins à eau Minoteries
Les Moulins en pays de Retz
Le moulin désigne une machine permettant de moudre le grain par écrasement entre deux meules mues par une énergie. Par extension, les moulins désignent les bâtiments destinés à cette activité. Mûs par le l'eau, le vent ou même la force des marées, le moulin a une histoire longue qui débute avec l’expansion romaine. Entre 56 et 53 av J-C, la République Romaine colonise et asservit les tribus celtes de Gaule. Parmi elles, la tribu Pictone, ancêtre des poitevins et des paydrets, subit cette colonisation. Le Pays de Retz est un territoire peu vallonné, proche de l’océan Atlantique et entrecoupé de rivières et de ruisseaux. Un tel territoire est propice à l’activité de la meunerie. Les premiers moulins du Pays de Retz sont les moulins à eau et à bras introduits directement par les romains soucieux d’alimenter leurs villas et les populations nouvellement intégrées à l'empire.
Mais ce qui marqua durablement le paysage de cette terre de frontières entre cultures bretonne et poitevine, entre terre et mer, ce sont les moulins à vent qui se développent dès le XVe siècle avec un type nouveau de moulin à vent : le moulin turquois. Les moulins turquois sont des moulins en bois bâtis sur des socles de pierre qui tournent sur eux-mêmes afin que leurs ailes soient toujours sous le vent. Puis au XVIIe siècle, ce sont les moulins tour qui se développent.
Avant la Révolution l’ampleur du phénomène des moulins dans la seigneurie de Retz se mesure par la présence moyenne dans chacune des paroisses de trois moulins à vent pour un moulin à eau. Les moulins à vent assurant le relais de moulins à eau en période sèche. C’est d’ailleurs via les moulins que la région s’industrialise avec la forerie de canons d’Indret sur la rive sud de la Loire avec son moulin à marée.
Parlant d’industrialisation, le XIXe siècle constitue l'apogée des moulins, tant par le nombre de moulins construits que par les innovations technologiques liées à cette activité. En effet, les moulins occupent de plus en plus d’espace dans le paysage, leur nombre ne cesse de croître et le développement des ailes Berton, ailes à lamelles remplaçant les ailes en toile traditionnelles, obligent les moulins à prendre de la hauteur par la construction d’étages supplémentaires. L’arrivée des machines à vapeur permet aux moulins à eau de fonctionner toute l’année. Mais ces innovations technologiques amènent le crépuscule des moulins, les minoteries à vapeur se développent et la Première Guerre mondiale provoque la chute brutale des moulins à vent et à eau. Pendant la guerre, les minoteries s’enrichissent de la nécessité de contribuer à l’effort frumentaire et s'attribuent le contingent de la production des moulins. Leur automatisme alimenté par l'électricité et la vapeur surclasse les moulins classiques.
L’Entre-deux-Guerres achève l’activité meunière : les meuniers, pour survivre, doivent acheter du blé dit “dénaturé” ou “américain”. Ce blé étant interdit en France, les autorités infligent de lourdes amendes aux derniers meuniers en faillite, achevant ainsi le déclin des moulins du Pays de Retz. Le Régime de Vichy et les autorités d'occupation portent le coup final : les moulins familiaux se voient interdits d'activité, sous peine de voir leurs meules scellées au ciment. Le dernier des moulins en activité était le moulin de l’Arzelier, à St Cyr en Retz, qui cessa de moudre le grain en 1957. Ce dernier est le seul en restauration dans le Pays de Retz grâce à la mobilisation active de l’association des Amis du Moulin de l’Arzelier.