Désignation
L’origine du mot « Rais »
Rais vient de l’appellation de la cité antique de Ratiatum (Rezé) et des Ratiates, ses habitants. Du point de vue étymologique, plusieurs thèses sont défendues qui ne convainquent qu’à moitié. L’une fait référence à l’hébreu Raas qui veut dire « cap », « chef », terme que les marins carthaginois en quête d’étain dans notre région auraient donné à la Pointe de Saint-Gildas, cinq siècles avant notre ère. Une autre explication se réfère au gaulois avec le terme ratis signifiant fougère. Une troisième enfin, fondée sur la langue latine, porte également sur le mot ratis, navire ou vaisseau chez Virgile, ou encore ratiaria, embarcation fluviale, en lien avec la présence à cet endroit du port qui fait la renommée de Ratiatum. C’est cette dernière explication qui apparait la plus plausible.
Il est important de lier l’origine du toponyme de Rais au site de Ratiatum. Cette cité apparue à la faveur de la conquête romaine sous le règne d’Auguste témoigne d’une grande importance économique en tant que port et point de rupture de charge en fond d’estuaire. Le radical initial de « RAis » s’accorde parfaitement à RAtiatum. À partir du IVe siècle on recensera indifféremment pour désigner Rais : Ratiatensis, Ratense, Ratinsis, Raas ou encore Ratiatica… ce qui conforte le rapport étroit entre Rais et Rezé.
La mutation de Rais en Retz
À l’époque médiévale, « Rais » s’écrit toujours avec un "a" en réminiscence du raas et de ratiatum. Les orthographes peuvent toutefois varier : Rais, Rays, Raiz, voire Raitz comme l’écrit en 1533 Brécel, le sénéchal du duc de Bretagne. En revanche, le toponyme de Ratiatum semble laisser la place à Rezaio au XIIe siècle.
La transformation orthographique de « Rais » en « Retz » ne s’opère qu’à la fin du XVIe siècle à la faveur de l’irruption dans notre contrée de la famille de Gondi, originaire de Florence et absorbée dans la clientèle de Catherine de Médicis. Le chef de famille, Albert de Gondy, vise à épouser Catherine de Clermont, l’héritière de la baronnie de Rais.
Le mariage a lieu en septembre 1565 ; il a pour effet d’élever la baronnie en comté. Les archives du Vatican nous précisent, pour l’année 1567, que la comtesse ne voulut pas s’appeler la maréchale de Gondi ; elle résista et exigea que le comte se nommât le « maréchal de Retz », en italien : il maresciallo di Res.
L’ascension de Retz se poursuit car le comté est élevé au titre de duché-pairie en 1581. On mentionne alors le duc de Retz, l’hôtel de Retz… Rhets (chez Brantôme) tout en n’abandonnant jamais l’orthographe médiévale : Rais, Raiz, Rayz, Raitz…
La mutation de « Rais » en « Retz » concrétise le passage de la société féodale à la société moderne. « Retz » s’impose définitivement à partir de 1780.