Le dolmen de la Salle aux Fées
Le dolmen de la Salle aux Fées se situe au lieu-dit du Port-Faissant, entre des communes de Sainte-Pazanne et de Saint-Mars-de-Coutais. Il se trouve sur une propriété privée et n’est plus visible de la route aujourd’hui à cause de la végétation.
Nous avons très peu d’informations sur ce dolmen. Plusieurs sources documentaires de la fin du XIXe siècle parlent de ce monument datant de l’époque néolithique. De l’un de ces écrits découle une légende de bête monstrueuse.
Dolmen de la Salle aux Fées, vers 1900, ©Société Historique de Sainte-Pazanne
Selon l’imagination des habitants, on peut distinguer un buste humain, une tête de taureau, un masque grotesque ou encore une figure monstrueuse. Ce sont des formes naturelles de la roche et non des dessins créés par l’homme. Pitre de Lisle du Dreneuc, dans son Dictionnaire archéologique de la Loire-Inférieure en 1882, explique l’origine de cette légende. Lors d’une escapade au Port-Faissant, un antiquaire aurait aperçu sur le dessus de la pierre, une figure de bête. Il en parla à la Société des Antiquaires dont il faisait partie qui publia alors une notice. Mais, en 1875, une excursion organisée par le grand congrès de l’Association française pour l’avancement des sciences en compagnie d’archéologues donne des avis très partagés. Pitre de Lisle du Dreneuc n’est lui aussi pas d’accord avec cette représentation et en déduit que « la surface du grès est légèrement mamelonnée et forme des enroulements à peu près semblables aux contours de certains nuages ; c’est, je pense, ce relief accidentel qui avait jadis induit en erreur notre vénérable antiquaire ».
Joël Gauvrit, figure d’une bête monstrueuse, ©Société Historique de Sainte-Pazanne
En 1980, Joël Gauvrit part à la découverte de ce monument préhistorique muni de son appareil photo. Il observe à l’intérieur des pierres des dessins faits par l’homme qui jouent avec les formes naturelles de la roche. Il tente d’interpréter ce qu’il voit… figure animal ou de félin, une cavité en forme de cœur, de pétales ou de plumes, la première phalange d’un doigt humain. Nous n’en saurons pas plus autour de ce mystérieux dolmen, qui mélange la main de l’homme à la nature.
Les archéologues ont pu déterminer qu’il s’agissait d’une ancienne allée couverte, qui s’est effondrée progressivement au fil du temps, composée de blocs de grès. Ces derniers proviendraient d’un site éloigné entre 2 et 6 km de là. Le dolmen dit de la Salle aux Fées est classé au titre des Monuments Historiques en 1889.
Cet article a été réalisé en collaboration avec Justine Bulard, secrétaire de la société historique de Sainte-Pazanne.