La station T.S.F.
Située à l’extrémité est de la commune de Brains, au lieu-dit Basse-Lande, l’ancienne station T.S.F. pour Télégraphie Sans Fil est un témoin important de l’histoire militaire et technologique française. Construite en 1917 à l’initiative du Ministère de la Marine et avec le concours technique de la Société Française Radio-Électrique (S.F.R.E.), la station avait pour rôle de communiquer avec les navires et sous-marins en mer.
Plan de la station en 1917, ©Mémoires de Brains
Équipé d’une antenne d’une longueur d’un kilomètre et de six pylônes d’une hauteur de 180 mètres, cet ensemble impressionnant, était ainsi doté d’une grande puissance d’émission d’ondes électromagnétiques. Des messages en morse pouvaient ainsi être envoyés ou échangés avec les bâtiments de marine et les autres stations T.S.F. françaises jusqu’à Fort-de-France, Bamako ou encore la mer Baltique (voire même la mer de Chine). La station Basse-Lande représentait alors la pointe de la technologie en matière de communication à distance. En 1923, elle est l’une des 5 plus puissantes stations T.S.F. de France.
Bâtiments des années 1920 aujourd’hui disparus et un blockhaus allemand (à droite), 2012,
©Mémoires de Brains
C’est d’ailleurs à cette période que la station sera agrandie portant la surface initiale de 25 hectares à 44 hectares. Quatre nouveaux pylônes sont montés, et l’ensemble est modernisé dans les années 1930 avec la construction notamment d’un bâtiment à ondes courtes en 1935. En plus de ces aménagements, on trouvait sur le site tous les équipements nécessaires à la vie de caserne comme la cuisine, des logements, un magasin à essence, une armurerie, une infirmerie, etc.
Sous l’Occupation, l’armée allemande commence d’abord par abattre les pylônes en décembre 1940. Elle décide finalement de réhabiliter à son profit la station l’année suivante. Basse-Lande sert alors aux transmissions de la Kriegsmarine dont les sous-marins étaient très présents dans l’océan Atlantique. Par ailleurs, l’armée allemande renforce le site en construisant un blockhaus enterré (aujourd’hui à l’air libre) afin de protéger les soldats en cas d’attaque aérienne.
Le 26 mai 1944, un bombardier allié tente de larguer 16 bombes sur la station mais ces dernières sont lâchées trop tôt et tombent dans un champ au sud de la station, plus précisément entre Basse-Lande et le lieu-dit la Bauche. C’est finalement quelques mois plus tard que la station est mise à mal, lorsque l’armée allemande en fuite fait exploser le bâtiment principal et les pylônes.
La population récupère les matériaux laissés sur place et la station est définitivement abandonnée. Aujourd’hui, seuls le blockhaus, les ruines du château d’eau et le bâtiment « ondes courtes » témoignent du passé de ce site.
Bâtiment à ondes courtes, 2012, ©Mémoires de Brains
Cet article a été réalisé en collaboration avec Yves Lostanlen, président de l'association Mémoires de Brains.