La nouvelle église Saint-Hermeland
À la fin des années 1940, la municipalité comme la communauté paroissiale sont conscientes du mauvais état de l’église implantée à l’entrée du cimetière. Des études techniques sont effectuées pour connaître la faisabilité d’une restauration ou non de cet édifice ogival du XVIIe et XIXe siècle pour le clocher, et évaluer le montant financier.
L'abbé Cyprien Lejay, lègue ses biens dont un terrain au centre de la commune à l'Association diocésaine de Nantes pour la construction éventuelle d'une nouvelle église.
Il décède le 6 janvier 1950.
Ancienne église de Bouaye, vers 1900, ©Bouaye Histoire
De nombreuses réunions sont organisées entre divers organismes dont l’Association Diocésaine de Nantes. Des devis sont une nouvelle fois établis dans le but de prendre une décision importante.
Le Conseil municipal du 27 mars 1955 présidé par Monsieur Donatien Olive (père), Maire, décide après un vote, la construction d’une nouvelle église par 8 voix pour, 3 contre (restauration) et 1 ne se prononce pas.
L’architecte retenu est Monsieur Ganuchaud qui propose un édifice moderne. Cette église de béton est en effet la marque de la renaissance de l'art sacré des années 1950 dans le Pays de Retz ou comme l'église Saint-Gohard à Saint-Nazaire dans le reste du département.
Nouvelle église de Bouaye, 2014, ©B.D./Bouaye Histoire
Les travaux débutent en septembre 1957.
L’église s’organise selon un plan traditionnel en croix latine mais son organisation interne témoigne de manière remarquable de la façon dont l'architecture traduit l'évolution des dispositifs liturgiques de ces années. On observe notamment l’absence de collatéraux (bas-côtés), anciennement utilisés lors des processions liturgiques, cette suppression permet à tous les fidèles d’avoir une bonne visibilité de l’autel et de l’officiant. On s'oriente vers l'épuration des formes : une façade triangulaire imposante traversée au centre par le clocher profilé sans plus d’ornement ainsi que des pignons triangulaires avec toits en ardoise fortement pentus. Une architecture qui contraste avec celle des maisons avoisinantes du bourg.
Le maître verrier Déhais s'intègre dans ce renouveau avec ses différents vitraux en associant le symbolisme religieux et l'abstrait tout en donnant une lumière douce et chaleureuse à l'intérieur. Le vitrail du chevet se veut figuratif : le monogramme de la Croix est surmonté de la colombe symbolique du Saint-Esprit. Le grand vitrail de chaque transept apporte une lumière différente à dominance bleu violet au lever côté est, rouge au coucher côté ouest.
Vitrail du chevet, 2011, ©B.D./Bouaye Histoire
Trois maires durant leur mandat : Messieurs Donatien Olive (père), Aristide Richardeau, Yves Douaud et l’abbé Nicolas, curé, ont participé activement à la réalisation de la nouvelle église Saint-Hermeland sur le plan local.
L'église est mise au culte le 11 mars 1961.
Elle reçoit le label édifice remarquable du XXe siècle par la DRAC le 15 septembre 2015.
Plaque du label patrimoine du XXe siècle, 2020, ©B.D./Bouaye Histoire
Cet article a été réalisé en collaboration avec M. Bernard Defert, président de l’association Bouaye Histoire.