Le château du Moulin-Henriet
Le château actuel du Moulin-Henriet date de la fin du 19ème et du début du 20ème siècle. Au milieu du 18ème siècle, avant la Révolution, le domaine comprenait en plus du château, 170 hectares. On a peu de renseignements sur cet ancien château, sur son emplacement et son architecture. De taille modeste, il était entouré d’un mur d’enceinte flanqué de six pavillons alentour. Il disparait à la Révolution, détruit en 1794 par les colonnes infernales du général Turreau.
Le château et la chapelle sont incendiés et détruits. Du château et des six pavillons ne restent actuellement que le chenil, à l’entrée des communs, et le petit pavillon situé le long du ruisseau, transformé en chapelle.
Château du Moulin-Henriet, vers 1900, ©Société historique de Sainte-Pazanne
C’est à Auguste-Gabriel Charette de Boisfoucault (1820-1879) que l’on doit la construction du nouveau château. Il fut maire de Sainte-Pazanne de 1849 à 1878 et, à ce titre, contribua à la construction de routes, de chemins vicinaux, de la mairie, de la maison d’école et de la gare avec l’arrivée du chemin de fer en 1875. C’est également lui qui entreprit la construction de la partie centrale du château actuel : elle date de la fin du second Empire (années 1860-1870). Le logis, de style néo-classique, a été construit en pierre de taille de tuffeau et couvert d’ardoises.
Puis le château a été agrandi et remanié à partir de 1907 pour la comtesse Jeanne de la Ruelle, fille de Cécile de Montesquiou-Fezensac et femme de Léon de la Ruelle. Tel qu’il se présente à notre époque, le corps principal a été flanqué de deux grands pavillons, accusés en saillie, formant un ensemble d’une séduisante harmonie de lignes.
Tour technique du château du Moulin-Henriet, 2020, ©Société historique de Sainte-Pazanne
Lors de la construction du château, Auguste-Gabriel Charette de Boisfoucault fit construire de remarquables communs de style italianisant : il était en effet un grand voyageur, familier et admirateur des pays méditerranéens. Ces communs sont d’une architecture très soignée : une façade d’arcades alternées, construite avec des chaînages de briques minces ou chantignolles et tuiles romaines, relie les deux bâtiments des communs entre eux. La tour qui domine l’ensemble est une véritable merveille d’ingéniosité, servant à la distribution de l’eau courante, arrosage et usage domestique, et à l’électrification du château. En effet, on y retrouve cinq niveaux, avec, au plus haut, un réservoir servant à stocker l’eau potable pompée à partir d’un puit, puis au niveau juste inférieur, un autre réservoir d’eau non potable pour l’arrosage du parc, cette eau provenant d’une citerne par une canalisation en plomb ; au-dessous, le poste de commande d’une véritable usine électrique en miniature distribuant cette énergie au château ; enfin au sous-sol sont installées les pompes permettant d’élever l’eau dans les deux réservoirs du sommet.
Cet article a été réalisé en collaboration avec François Potet, vice-président de la société historique de Sainte-Pazanne.