Le moulin à eau du Falleron
Saint-Etienne-de-Mer-Morte est positionnée sur les hauteurs d’un plateau dominant la vallée du Falleron. Ce fleuve côtier au sud de la commune marque la frontière avec la Vendée ; il se trouve en contrebas d’un fort encaissement. Une chaussée est construite pour retenir ses eaux et forme l’étang de la Vallée. Un canal est creusé pour alimenter la roue du moulin, après quoi l’eau rejoint son cours naturel.
©Société des historiens du pays de Retz, 1931, fonds Marthe Gentet
Ce moulin construit en moellons de pierre était la propriété de l’abbaye de Breuil-Herbault. Il fut échangé contre des landes avec les seigneurs de Machecoul, faisant ainsi partie intégrante du domaine du château qui le dominait depuis les hauteurs de la vallée. Il était donc soumis aux droits banaux et représentait une importante source de revenu, puisque tous les vassaux et sujets avaient l’obligation de venir y moudre leur grain. Pour preuve de l’importance de cet équipement pour les Stéphanois : alors que le château est comparé à « une vieille masure » dans un aveu de 1679 et est arasé en 1862, le moulin, la chaussée et l’étang sont toujours entretenus et en activité.
Pourtant le moulin devait faire face à des difficultés de taille puisque le meunier avait l’obligation de laisser le canal en eaux libres entre le 25 avril et le 1er novembre de chaque année, afin de ne pas inonder les champs aux alentours et permettre la coupe de l’osier et des peupliers plantés dans la partie basse de l’étang. Le non-respect de ce décret a d’ailleurs été l’objet de plusieurs litiges entre exploitants et meuniers, et l’histoire se finissait le plus souvent par une amende pour le meunier.
Roue du moulin à eau du Falleron, impasse du moulin, 2012, ©Société des historiens du pays de Retz
Pont Rivolet, 2009, ©Société des historiens du pays de Retz
Cet article a été réalisé en collaboration avec M. Maurice Baril, président de la Société des historiens du pays de Retz.