Saint-Étienne-de-Corcoué
Saint-Étienne-de-Corcoué est une ancienne commune du pays de Retz. Pour l’histoire postérieure à 1971, consulter la carte d’identité de Corcoué-sur-Logne.
Organisation territoriale, administrative et religieuse
Territoire :
En 1971, la commune de Saint-Étienne-de-Corcoué fusionne avec celle de Saint-Jean-de-Corcoué afin de former la nouvelle commune de Corcoué-sur-Logne. Saint-Étienne-de-Corcoué s'étendait à l'est de la rivière la Logne et donc de la nouvelle commune.
Entités administratives laïques :
Sénéchaussée (Judiciaire) : |
Basses Marches (marches communes du Poitou et de la Bretagne) Sont inclus les villages de la Vallée, la Forchetière, la Martinière, les Grande et Petite Jauffraires, la Gautrie, la Laudière, Favet, la Normandière, la Pacquetière, la Maison Neuve et la maison noble du Coin, enfin 7 maisons dans le bourg. Tous les autres villages sont en Poitou. (Arrêt de confirmation du roi Louis XVI le 6 août 1777). |
Intendance / Généralité (Administratif) : |
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Subdélégation de l’ancien régime (dépend de l’intendance) : |
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District révolutionnaire : |
Machecoul (1790-1795) |
Nom du premier maire : |
Étienne le Maître (1800-1812) |
Arrondissement : |
Nantes (1800-1971) |
Canton (ex : une commune a pu changer de canton depuis leur création) |
La Limouzinière (1793-1801) Legé (1801-1971) |
Entités religieuses :
Diocèse : |
Diocèse de Poitiers (1ère moitié du IVe siècle-1317) Diocèse de Luçon (1317-1790) Diocèse de Nantes (1790-1971) |
Archidiaconé : |
Archidiaconé de Thouars (1ère moitié du IVe siècle-1790) Arrondissement de Nantes (1790-1939) Archiprêtré de Nantes (1939-1965) Archiprêtré de Nantes-Rural (1965-1968) Archidiaconé Sud (1968-1971) |
Climat : |
Doyenné de Montaigu (1ère moitié du IVe siècle-1790) Canton de Legé (1790-1939) Doyenné de Legé (1939-1968) Zone Lac – Secteur Legé (1968-1971) |
Paroisse : |
Saint-Étienne-de-Corcoué ( ?-1971) |
Droits monastiques sur la paroisse et/ou présence d’un prieuré ou une abbaye : |
Prieuré de Saint-Étienne-de-Corcoué : Situé à l’emplacement de l’actuel presbytère. Dépendant de l’abbaye de Nieul-sur-l’Autize en Vendée. Prieuré Saint-Jacques des Ardillers
Situé au lieu-dit des Ardilliers. Composé d’une
chapelle et d’un cimetière. Ce nom évoque une léproserie. La chapelle fut
utilisée pour des offices clandestins pendant le Révolution. |
Autres religions :
Au XVIIe siècle, les propriétaires du domaine de la Grange étaient protestants; ils abjurèrent à la suite de la révocation de l'Edit de Nantes.
Entités féodales :
Ne sont présentées en détail que les principales seigneuries de la commune (celles ayant leur chef-lieu ou possédant un territoire important sur la commune).
D’autres seigneuries pouvaient posséder des territoires qui font aujourd’hui partie de la commune. Nous les citons simplement.
Seigneurie de la Hunaudais |
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Date de constitution : (approximativement) |
XVe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…) |
Rachats, lods et ventes |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc. |
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie : |
Jean de la Noue (1440) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie : |
Marie Lamoureux (1774) |
Seigneurie de Rocheservière |
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Date de constitution : (approximativement) |
XIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…) |
Haute justice |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc. |
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie : |
Emmery de la Rocheservière (vers1070-1080) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie : |
Famille Leclerc de Juigné (1789) |
Seigneurie de la Bénâte |
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Date de constitution : (approximativement) |
XIIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…) |
Haute justice |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc. |
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie : |
Rainald Agnel de Benesta (1152) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie : |
Clément Alexandre de Brie, marquis de Serrant, duc de Retz (1790) |
À la fin du XVIIe siècle, les châtellenies de Vieillevigne et de la Bénâte ont des terres sur la paroisse de Saint-Étienne-de-Corcoué. La seigneurie de la Hunaudais est toujours présente sur le territoire sur une partie restreinte du territoire à l’extrême nord de la paroisse jouxtant celle de Saint-Colomban.
Chronologie
Toponymie et première mention écrite de la commune :
Le patronage de saint Etienne témoigne d'une paroisse ancienne; elle apparait au XIIème sous le nom de Sanctus Stephanus, sans mention de Corcoué.
Petite description chronologique de l’histoire de la commune :
Antiquité
À l'est de la paroisse un grand fief englobant les actuels domaines de la Grange-Barbastre (actuellement à St Etienne), la Grange-au-Baron et la Touche-Barbastre (les deux actuellement à Rocheservière), pourrait avoir été une grande exploitation gallo-romaine (villa), à proximité de la voie romaine conduisant de l'Herbergement à Beauvoir.
Moyen Âge
La (future) paroisse fait partie du comté d'Herbauges formé suite à la conquête bretonne au sud de la Loire.
Au Moyen Âge la notion de ligne frontière entre principautés n'existait pas encore. Les princes étaient parvenus à s'entendre sur l'existence de " zones tampons" que l'on avait nommées les Marches, territoires qui étaient en stricte indivision pour les Marches Communes quant à la perception des rentes foncières et à l'exercice de la justice. Pour Saint-Etienne, située partiellement en Marches Communes, les suzerains étaient le duc de Bretagne et le comte de Poitou et leurs vassaux, respectivement le seigneur de la Benaste et le seigneur de Rocheservière.
Période moderne
Cette indivision des Marches, source de bien des querelles, s'étend pleinement sur la période moderne puisqu'elle dura jusqu'à la Révolution.
La paroisse de Saint-Étienne-de-Corcoué subit le fléau des huit guerres de Religion. On se souvient qu'il a été détruit beaucoup plus de monuments religieux durant ces guerres que pendant toute la Révolution.
Les protestants tiennent le Poitou et les Charentes. Ils sont tout puissants à Vieillevigne et après qu'ils se soient emparés de Montaigu en 1579, les incursions dans le pays nantais se multiplient.
Période contemporaine
La paroisse de Saint-Étienne-de-Corcoué appartient désormais au département de la Loire-Inférieure, elle est rattachée au diocèse de Nantes en 1790.
En mai 1792 des commissaires sont désignés par les districts de Machecoul et de Montaigu pour fixer les limites contestées entre les communes de Saint-Étienne-de-Corcoué et de Saint-Christophe-de-Chartruce en Vendée. Le prieur est banni et se réfugie en Angleterre d'où il ne revient qu'en 1801.
La paroisse se souleva en 1793 et mit à sa tête Mornet du Temple demeurant à la Gautrie. Elle participera aussi à l'épisode de 1815 et à l'entreprise de la duchesse de Berry.
En 1841 l'instituteur communal Etienne Lemaitre décède à l'âge de 69 ans et fort de 50 ans de services. Il avait été le premier maire de la commune en 1800. Propriétaire terrien, il ne demandait pas de traitement à la commune.
En 1854 la commune entre en conflit avec le préfet pour obtenir un frère enseignant comme instituteur communal.
Le curé Pineau, mort en 1850 a fait un legs à la commune pour entretenir une école de filles établie grâce à lui précédemment.
Le 16 juin 1881 meurt à Nantes François Lejeune, ancien industriel et négociant, léguant toute sa fortune à la commune de Saint-Étienne-de-Corcoué à charge pour celle-ci de la fondation, la construction, l'installation, l'ameublement et l'entretien d'un hospice. Toutes sortes de contraintes vont venir retarder la réalisation des dernières volontés de François Lejeune. En octobre 1892 les premiers pensionnaires sont accueillis. L'établissement connaitra de continuels aménagements et une profonde transformation dans les années 1970 qui adjoint un hôpital à l'hospice primitif. Cet hôpital, de nouveau restructuré jouit d'une bonne réputation.
En 1893 est mise en service la ligne de chemin de fer à voie étroite Nantes-Legé, desservant Saint-Étienne-de-Corcoué en 1h 40mn environ. Le projet avait été lancé en 1886. Le service sera assuré jusqu'au 1er mai 1935, date à laquelle la concurrence de la route incitera la société à y mettre fin. Fort opportunément la commune se rend propriétaire de l'ancienne voie, ce qui nous vaut maintenant un agréable lieu de promenade.
Dates marquantes de l’histoire de la commune :
26 janvier 1790 : la commune de Saint-Étienne-de-Corcoué est rattachée au département de la Loire-Inférieure.
6 Août 1850 : décès de l'abbé Pineau desservant de la paroisse, donateur à la commune pour l'entretien d'une école de filles.
3 Juin 1856 : Achat par la commune d'un terrain destiné au nouveau cimetière
1875 : Fin de la reconstruction de l'église.
1877 : Nécessité de reconstruire le presbytère.
26 Septembre 1892 : Accueil des premiers vieillards indigents à l'hospice Lejeune
30 Août 1893 : Inauguration du chemin de fer Nantes-Legé
1914 – 1918 : cinquante-quatre « Morts pour la France »
1971 : la commune de Saint-Étienne-de-Corcoué fusionne avec celle de Saint-Jean-de-Corcoué pour former Corcoué-sur-Logne.
Caractéristiques économiques et sociales :
Dénombrements / démographie :

La population augmente durant la première moitié du XIXe siècle. Elle se stabilise ensuite jusqu’au début du XXe siècle. Elle diminue ensuite jusque dans les années 1940 à cause des guerres mondiales, et finit par de nouveau se stabiliser jusqu’à la fin des années 1970. Après cette date-là, le nombre d’habitants est comptabilisé dans la nouvelle commune de Corcoué-sur-Logne.
Économie locale d’hier et d’aujourd’hui:
Dans l'après-guerre et jusque vers 1970, l'agriculture offre de moins en moins d'emplois; de plus en plus d'habitants vont travailler à Sud-Aviation à Bouguenais, à Nantes aux chantiers navals, aux conserveries et biscuiteries, à Machecoul chez Gitane. Cependant, sur place, la conjoncture est bonne pour de nombreux artisans et une gamme complète de petits commerces.
La vigne est de très longue date cultivée sur les coteaux de Saint-Étienne-de-Corcoué et fournit des revenus non négligeables à côté de la culture des céréales et de l'élevage des bestiaux. Les vins produits servaient à la consommation des ménages, à la fabrication d'eaux-de-vie et à l'exportation au départ du port de Nantes vers les Pays-Bas et les ports du nord. Les cépages cultivés sont alors essentiellement le Gros Plant et le Muscadet. En 1842, à l'établissement du cadastre, les vignes couvrent environ 300 hectares pour une superficie totale de la commune d'environ 1200 ha.
Survient un véritable cataclysme: le phylloxéra, insecte proliférant dans les racines et tuant les ceps. Les premiers ravages débutent en 1888 à Saint-Étienne-de-Corcoué. On espère d'abord trouver un traitement efficace mais dès 1895 il n'y a plus d'espoir il faut tout arracher et replanter des plants résistants venus d'Amérique. Les premières récoltes n'ont lieu que vers 1900 et il faudra encore bien des années encore avant de reconstituer le vignoble.
En 1964 est créée une coopérative vinicole. Un vaste bâtiment est édifié avec une capacité de stockage de 4100 hl, mais les activités prennent fin en 1976.
La mécanisation et les méthodes de vinification modernes ont entraîné la disparition de trop petites exploitations au profit de quelques grands domaines renommés.