Fresnay-en-Retz
Fresnay-en-Retz est une ancienne commune du pays de Retz. Pour l’histoire postérieure à 2016, consulter la carte d’identité de la commune nouvelle de Villeneuve-en-Retz.
Organisation territoriale, administrative et religieuse
Entités administratives laïques :
Sénéchaussée (Judiciaire) : |
Nantes |
Intendance / Généralité (Administratif) : |
Bretagne |
Subdélégation de l’ancien régime (dépend de l’intendance) : |
Machecoul (1704-1789) |
District : |
Machecoul (1790-1795) |
Nom du premier maire : |
François Ollivier (1789-1797) : arrêté pendant la Révolution, il reprend ses fonctions par la suite |
Arrondissement : |
Paimboeuf (1800-1926) Saint-Nazaire (1926-2016) |
Canton (ex : une commune a pu changer de canton depuis leur création) |
Bourgneuf (1789-2015) Machecoul (2015-2016) |
Entités religieuses :
Diocèse : |
Poitiers (1ère moitié du IVe siècle-Vers 850) Nantes (Vers 850-2016) |
Archidiaconé : |
Grand Archidiaconé de Nantes (Vers 850-1790) Arrondissement de Paimboeuf (1790-1939) Archiprêtré de Paimboeuf (1939-1968) Archidiaconé Sud (1968-1975) |
Climat / doyenné : |
Doyenné de Retz (Vers 850-Vers 1400) Climat d’Outre-Loire (Vers 1400-Vers 1600) Climat de Retz (Vers 1600-1790) Canton de Bourgneuf (1790-1939) Doyenné de Bourgneuf (1939-1968) Zone Lac – Secteur Machecoul (1968-1988) Zone Pays de Retz – Secteur Machecoul (1988-2004) Zone Pastorale Pays de Retz (2004-2016) |
Paroisse : |
Fresnay (Vers 700 -2004) Sainte-Croix-en-Retz (2004-2016) |
Droits monastiques sur la paroisse et/ou présence d’un prieuré ou une abbaye : |
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Entités féodales :
Ne sont présentées en détail que les principales seigneuries de la commune (celles ayant leur chef-lieu ou possédant un territoire important sur la commune).
D’autres seigneuries pouvaient posséder des territoires qui font aujourd’hui partie de la commune. Nous les citons simplement.
Seigneurie de Loyaux Elle s’étendait sur les paroisses de Fresnay, La Chevrolière, Pont-Saint-Martin, Port-Saint-Père, Saint-Mars-de-Coutais, Saint-Philbert-de-Grand-Lieu et Sainte-Pazanne. Érigée en vicomté en 1490, avec union de terres en Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Père-en-Retz, le Pellerin et Couëron. Le domaine est réuni définitivement au duché de Retz en 1626. |
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Date de constitution : (approximativement) |
Début du XVe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Haute justice |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Gautier Huet, chevalier anglais (1407) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Le marquis Alexandre de Brie-Serrant, duc de Retz (1789) |
Seigneurie de la Nouë, depuis 1540, la Nouë-Briord La seigneurie de la Nouë relevait de la vicomté de Loyaux et de la baronnie de Retz. Le nom de Briord a été ajouté à celui de la Nouë lorsque Bonaventure Lespervier apporta la terre de Briord en se mariant à François de la Nouë, qui depuis lors fut dit seigneur de la Nouë et de Briord ; dénomination qui resta à sa terre de famille pour la distinguer des autres du même nom. |
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Date de constitution : (approximativement) |
XIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Salomon de la Nouë (1085) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Vendue en 1675 par Henri Le Petit de Verno, marquis de la Chauserrais, à Henri de Bastelard, seigneur de la Salle en 1681. |
Seigneurie de La Salle Sa juridiction s’étend sur les paroisses de Fresnay et Saint-Hilaire-de-Chaléons. Elle devient une châtellenie à la fin du XVIIe siècle en acquérant les terres et les juridictions de la châtellenie de la Nouë-Briord. |
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Date de constitution : (approximativement) |
XIVe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Haute justice |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Colard de la Salle (1386) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Pierre-Louis de Cébert, gendarme de la Garde du Roi et Marie-Jeanne de Cébert, sa sœur (de 1784 à 1789) |
Chronologie
Toponymie et première mention de la commune :
La première mention de Fresnay apparaît dans un acte de dotation de 1158 de Nicolas de Fresnay à l’abbaye Saint-Florent-le-Vieil concernant une terre et une partie de ses dîmes sur la paroisse. La toponymie de Fresnay serait issue de l’arbre frêne.
Chronologie de l’histoire de la commune :
Préhistoire /
Antiquité /
Moyen Âge
La situation géographique étant commercialement stratégique, trois seigneuries dont deux importantes sont présentes sur le territoire de Fresnay : la seigneurie de la Nouë-Briord, la seigneurie de Loyaux et la seigneurie de la Salle. Cette dernière s’étendait presque sur toute la paroisse, mais nous en avons traces seulement depuis le début du XVe siècle lorsqu’elle appartient à la famille du Croisil.
La seigneurie de la Nouë est la plus ancienne (XIe). Les sources écrites nous indiquent qu’un certain Guillaume Ier est inhumé en 1200 dans l’église de Fresnay. Elles évoquent également la présence d’un château, dont on ne peut déterminer l’origine, et qui n’existe plus aujourd’hui.
La seigneurie de Loyaux, quant à elle, est donnée en 1367 au chevalier anglais Gautier Huet par le duc de Bretagne Jean IV (1339-1399), en récompense des services rendus. Mais à sa mort, les terres et la seigneurie reviennent dans le domaine ducal. En 1490, la duchesse Anne de Bretagne la donne à Gilles de Condest, chevalier, seigneur de la Morteraye, capitaine des archers de la garde, afin de le remercier de sa fidélité en cette période de tensions politiques avec la France. Elle ajoute des terres de Saint-Lumine-de-Coutais, Saint-Père-en-Retz, le Pellerin et Couëron, et l’érige en vicomté.
D’après Chevas dans Notes historiques et statistiques sur les communes du département de Loire-Inférieure datant de 1852, « un document de 1426 porte à 240 individus la population de la paroisse de Fresnay ».
Période moderne
Un célèbre chevalier d’Henri IV fut seigneur de la Noë : François de la Noë, surnommé Bras de Fer (1531-1591). Il hérita des terres et d’une partie de la seigneurie des Briord en épousant Bonaventure Lespervier. Il devint alors le premier seigneur de la Noë-Briord pour se distinguer des autres familles du même nom.
La seigneurie de la Salle passe dans les mains de plusieurs familles : Guibert et Grignon, Venier, puis Bastelart. Cette dernière famille est à l’origine de l’acquisition en 1675 de la seigneurie de la Noë-Briord. Plus tard, en 1681 par les lettres patentes du roi Louis XIV, la seigneurie est érigée en châtellenie de la Salle. La famille Bastelart participe à la reconstruction de l’église de Fresnay à la fin du XVIIe siècle. La seigneurie passe ensuite à la famille de la Roche-Saint-André au début du XVIIIe siècle, puis à la famille Cébert à la fin du siècle.
Période contemporaine
Durant la Guerre de Vendée, en 1791, les partisans républicains font supprimer les armoiries des seigneurs de Fresnay dans l’église. En 1793, le maire de Fresnay est arrêté à Bourgneuf puis transporté dans la prison du Bouffay. Plus tard dans l’année, l’église de Fresnay, ainsi que le château de la Salle sont incendiées par les troupes révolutionnaires.
Au début du XIXe siècle, la nef de l’église est entièrement reconstruite. Elle est inaugurée en 1803. Les vitraux datent de 1875, et en 1882, un clocher est ajouté à l’édifice. Elle est restaurée par la suite en 1926, par l’architecte M. Nau.
Quant au château de la Salle, il est reconstruit par la famille Cébert, en 1805.
Dates marquantes de l’histoire de la commune :
1085 : Salomon, premier seigneur de la Noë connu
1200 : existence d’une église paroissiale, mentionnée dans l’acte d’inhumation de Guillaume Ier, seigneur de la Noë1490 : la seigneurie de Loyaux est érigée en vicomté par la duchesse Anne de Bretagne
1681 : la seigneurie de la Salle est érigée en châtellenie, à la suite de l’acquisition de la seigneurie de la Noë-Briord
Fin du XVIIe siècle : reconstruction de l’église par la famille Bastelart, seigneur de la Salle
1793 : l’église et le château de la Salle sont incendiés par les troupes révolutionnaires
1801-1803 : reconstruction de l’église
1805 : reconstruction du château de la Salle
1882 : un clocher est ajouté à l’église
Caractéristiques économiques et sociales :
Dénombrements / démographie :
Le nombre d’habitants augmente fortement entre 1800 et 1831 passant de 630 à 870 habitants soit une hausse de 38%. Le taux de natalité reprend et est très élevé dans les campagnes, ce qui explique ce pic. Entre 1831 et 1841, le nombre d’habitants diminue fortement, passant de 870 à 738 habitants soit 132 personnes en moins en 10 ans. Le phénomène pourrait être dû à l’épidémie de choléra de 1832 qui cause de nombreuses pertes humaines en France, notamment en Loire-Atlantique.
Elle augmente de nouveau en 1851. La population se stabilise de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’aux guerres mondiales où elle diminue radicalement. Le nombre d’habitants augmente progressivement à partir des années 1970, en lien avec le développement de la métropole nantaise et le phénomène de périurbanisation.
Économie locale d’hier et d’aujourd’hui :
Au Moyen Âge, le comblement progressif du golfe entraîne la formation de marais salants. Au même titre que Saint Cyr et Bourgneuf, Fresnay produit et pratique le commerce du sel. La seigneurie de Loyaux installe son propre port, au bord de la Gravelle, et utilise le Tenu vers la Loire comme axe commercial fluvial. Contrairement au port de Bourgneuf, celui de Fresnay connaît progressivement son déclin en raison de l’envasement de la baie.
Au milieu du XIXe siècle, les habitants se tournent vers d’autres types de production dans les marais, comme les fèves, les graines de moutarde et le fourrage. Dans les champs et les parties hautes de la commune, les habitants produisent des céréales, notamment du froment, du seigle et du millet, mais aussi des légumes comme les pommes de terre et les haricots. La viticulture est également présente pour la consommation personnelle des habitants de la commune. Ces denrées que l’on trouvait déjà avant le XIXe siècle, étaient exportées par le port de Bourgneuf.
Par ailleurs, on recense, toujours au milieu du XIXe siècle, deux fours à tuiles et à briques, une carrière ouverte de schiste tendre, quatre moulins à vent et des métiers concernant le tissage de la toile.
En 1896, une laiterie coopérative est établie à Fresnay par un certain Louis Dubreuil. Elle se développe rapidement puisqu’elle comporte à ses débuts neuf adhérents, puis seize l’année suivante pour finir à trente-trois en 1898. En 1900, les adhérents décident alors de construire un autre bâtiment pour pouvoir y stocker le lait. En 1910, ils créent également une boulangerie coopérative.
En 1920, le bourg est animé par un charpentier, trois épiceries, deux charcutiers, un tonnelier, un tailleur pour homme, un cordonnier et des maçons.