Rezé
Organisation territoriale, administrative et religieuse
AUJOURD’HUI |
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Nom de la commune : |
Rezé |
Maire actuel : |
Agnès BOURGEAIS (2022-2026) |
Communauté de communes : |
Nantes Métropole |
Département : |
Loire-Atlantique |
Arrondissement : |
Nantes |
Canton : |
Rezé-1, Rezé-2 |
Région : |
Pays de la Loire |
Superficie : |
13,78 km² |
Nombre d’habitants : |
40 903 (2017) |
Code INSEE : |
44 143 |
Gentilé : |
Rezéens / Rezéennes |
Devise : |
« Ratiatum respecte son passé, assure son avenir » |
Territoire :
Rezé est l’unique commune du pays de Retz qui ne possède pas de réel centre-ville, mais qui est constituée de sept grands quartiers, ayant tous une identité propre et une histoire singulière : Pont-Rousseau, Château de Rezé, La Houssais, La Blordière, Ragon, Rezé-Hôtel-de-Ville et Trentemoult. Deux d’entre eux sont particulièrement importants pour l’histoire de la commune de Rezé, si bien qu’ils possèdent leur propre gentilé : les Roussipontain(e)s de Pont-Rousseau et les Trentemousin(e)s de Trentemoult. En termes de population, ils se situent respectivement à la première et dernière place.
Entités administratives laïques :
Sénéchaussée (Judiciaire) : |
Nantes |
Intendance / Généralité (Administratif) : |
Bretagne |
Subdélégation de l’ancien régime (dépend de l’intendance) : |
Nantes (1704-1789) |
District révolutionnaire : |
Nantes (1790-1795) |
Nom du premier maire : |
Louis Michel Dupré Villaine (1790-1791) |
Arrondissement : |
Nantes (1800-aujourd’hui) |
Canton (ex : une commune a pu changer de canton depuis leur création) |
Bouaye (nord) - Rezé (sud) : 1793-2015 Rezé-1 (nord) - Rezé-2 (sud) : 2015-aujourd’hui |
Entités religieuses :
Diocèse : |
Poitiers (1ère moitié du IVe siècle-Vers 850) Nantes (Vers 850-aujourd’hui) |
Archidiaconé : |
Grand Archidiaconé de Nantes (Vers 850-1790) Arrondissement de Nantes (1790-1939) Archiprêtré de Nantes (1939-1965) Archiprêtré de Nantes-Ville (1965-1968) Archidiaconé de Nantes (1968-1975) |
Climat / doyenné : |
Doyenné de Retz (Vers 850-Vers 1400) Climat d’Outre-Loire (Vers 1400-Vers 1600) Climat de Retz (Vers 1600-1790) Canton de Bouaye (1790-1939) Doyenné de Bouguenais (1939-1965) Secteur Sud-Ouest (1965-1968) Zone Nantes-Ville – Secteur Sud-Ouest (1968-2004) Zone Pastorale Nantes-Sud (2004-aujourd’hui) |
Paroisse : |
Saint-Pierre (VIe siècle-2004) Saint-Paul (1842-2004) Saint-Vincent-de-Paul (1950-2004) Saint-André (1960-2004) Notre-Dame du Rosaire (1960-2004)
La Pentecôte : Saint-Pierre et Saint-André (2004-ajourd’hui) Mère-Teresa-en-sud-Loire : Saint-Vincent-de-Paul (2004-aujourd’hui) Saint-Paul – Notre-Dame-du-Rosaire (2004-aujourd’hui) |
Droits monastiques sur la paroisse et/ou présence d’un prieuré ou une abbaye : |
Prieuré Saint-Lupien (XIe siècle) : rattaché à l’abbaye Sainte-Marie-Madeleine de Geneston |
Entités féodales :
Ne sont présentées en détail que les principales seigneuries de la commune (celles ayant leur chef-lieu ou possédant un territoire important sur la commune).
D’autres seigneuries pouvaient posséder des territoires qui font aujourd’hui partie de la commune. Nous les citons simplement.
Vicomté de Rezay |
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Date de constitution : (approximativement) |
XIIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Haute, moyenne et basse justice |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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Le bourg est le principal lieu de justice. Les quartiers actuels de La Carrée et Pont Rousseau servaient aussi de lieu de justice. |
Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Roland de Rezay (1145) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Joseph-Claude de Monti (1749) |
La Vicomté de Rezay se composait des terres et seigneuries de La Chalonnière, Le Port-au-Bled, La Sansonnière, La Trocardière, Les Palletz, La Grand’Haie et Les Bretesches. Ces juridictions s’étendaient sur les territoires des communes de Rezé, Bouguenais, Saint-Jean-de-Boiseau, Le Bignon et Vertou.
Chronologie
Toponymie et première mention écrite de la commune :
La commune de Rezé est attestée dès l’Antiquité, avec le nom grec Ratiation, dans un texte de Ptolémée datant du IIe siècle. Ce terme grec est la traduction du toponyme latin Ratiatum. Plus tard, au VIe siècle, le nom de Ratiatensis Vicus apparaît. Associé au mot latin pagus, le nom de Ratiatensis a donné naissance à l’époque médiévale au pagus Ratiatensis, à savoir le pays de Retz. De nombreuses graphies se succèdent au cours des siècles comme Raciatus portus au IXe siècle, Radesium en 1201, Rezayum en 1287, Resay en 1431. La graphie Rezay a perduré du XVe au XVIIe siècle. Selon certains historiens, les formes anciennes du nom de la commune auraient des origines gauloises. À la fin du XVIIIe siècle, le nom de Rezé est définitivement adopté.
Petite description chronologique de l’histoire de la commune :
Préhistoire
La première présence de vie humaine sur le territoire de la commune de Rezé est attestée par la découverte d’un menhir, dit Menhir de Piona, au lieu-dit du Haut-Landreau. Il serait daté de l’époque néolithique (7000 – 4000 av. J-C). Cependant, nous n’avons aucune information concernant la date à laquelle il fut découvert.
Antiquité
De nombreuses campagnes de fouilles effectuées sur le site de Saint-Lupien ont permis d’affirmer que l’agglomération gallo-romaine de Ratiatum était principalement centrée sur les activités portuaires et commerciales. En effet, ce site était situé en bordure du Seil, cours d’eau relié à la Loire. Au sud de l’agglomération antique, des ateliers de potier et de verrier furent découverts dans les années 1990, ainsi que de nombreuses céramiques. Lors de ces fouilles, les archéologues ont mis au jour un maillage régulier de l’urbanisme avec des îlots bien définis, montrant ainsi une réelle planification urbaine, et ce dès le Ier siècle de notre ère.
Moyen Âge
À la fin du XXe siècle, des fouilles au site de Saint-Lupien ont permis de découvrir une basilique, datée de l’époque mérovingienne (Ve-VIe siècles). Construite à la même période que l’accroissement de la christianisation, on peut supposer que cela fait de Raciate un haut lieu de culte, dédié à saint Lupianus. Le site de Saint-Lupien accueille également une nécropole, qui contient plus de 150 sépultures. Selon certains archéologues, cette fonction funéraire disparaît vers le milieu du XIIe siècle, période à laquelle est construit le prieuré de Saint-Lupien, rattaché à l’abbaye Sainte-Marie-Madeleine de Geneston.
Période moderne
Les marins et les pêcheurs de Trentemoult s’opposent en 1737 aux Monti, en dénonçant le monopole de ces derniers concernant la pêche sur la rive gauche de la Sèvre ainsi que sur le Seil. Ils ne sont pas les seuls à se révolter contre les privilèges féodaux, comme le montrent la lutte des habitants de Ragon en 1767 contre les possessions du seigneur de la Maillardière sur les landes, ou les actions des habitants du Chêne-Creux, de La Houssais et de la Petite-Lande contre celles du comte de Monti sur les grandes landes dépendant de la seigneurie des Bretesches.
Période contemporaine
Au XIXe siècle, le village de pêcheurs de Trentemoult est en réalité une île, séparée de Rezé par le Seil et pourvue de trois bacs permettant d’accéder aux trois centres névralgiques voisins : le bourg de Rezé, le quartier des Couëts à Bouguenais et la commune de Chantenay-sur-Loire. Néanmoins, les Trentemousins se sentent à l’écart de la vie communale et des commodités. C’est alors qu’un projet de pont fut décidé dès 1840, afin de relier le village de pêcheurs au bourg de la commune. Un autre pont reliant Trentemoult aux Couëts fut envisagé dès 1854. C’est en 1858 qu’ils furent tous deux achevés. C’est à cette période que l’urbanisation du village et sa population augmentent de façon significative. Ce n’est qu’un siècle plus tard que le Seil fut comblé, vers 1960, suite à la construction de la Route de Pornic, qui relie le pays de Retz aux portes de Nantes.
Dates marquantes de l’histoire de la commune :
IIe siècle : première mention écrite de la commune, sous le nom grec Ratiaton
VIe siècle : création de la paroisse primitive Saint-Pierre
XIe siècle : fondation du prieuré Saint-Lupien, rattaché à l’abbaye de Geneston
XIIe siècle : constitution de la vicomté de Rezay
Vers 1850 : construction des ponts de Trentemoult
Caractéristiques économiques et sociales :
Dénombrements / démographie :
Suite aux guerres de Vendée en 1793, la population de la commune diminue de près d’un millier d’habitants, mais remonte la décennie suivante. Le nombre d’habitants augmente de façon progressive jusqu’au début du XXe siècle, date à laquelle la commune gagne près de 2 000 personnes à chaque décennie, et ce jusque dans les années 1950. À cette date, la population augmente de 50 % en moins de dix ans. La décennie suivante, elle augmente de 25 % supplémentaires. Ainsi, la commune de Rezé affiche le taux de croissance le plus élevé du pays de Retz en moins de trente ans, en ce qui concerne sa démographie, voyant sa population doubler entre 1946 et 1975. Cependant, on observe une baisse significative de la population entre 1975 et 1990. Cette baisse s’explique principalement par l’exode de nombreuses familles, préférant habiter dans la deuxième couronne de la métropole. La population augmente de nouveau à partir de 1990 et a récemment dépassé les 40 000 habitants, faisant de Rezé la commune la plus peuplée du Pays de Retz, et représentant à elle seule près de 16 % de sa population totale, sur les 48 communes qui le composent.
Économie locale d’hier et d’aujourd’hui:
Au milieu du XVIIIe siècle, la plupart des habitants sont de petits paysans vivant de leur culture et de la vigne. Au lieu-dit de la Haute-Île, on note la présence d’ouvriers et maîtres travaillant à la monnaie de Nantes.
Au XIXe siècle, une importante activité industrielle se déroule à Rezé. En effet, deux usines s’implantent : la tannerie-corroierie Le Roy & Cie à la Rousselière (en Vertou) et la tannerie Suser à la Morinière. Ces deux industries témoignent d’une activité florissante entre 1830 environ et le milieu du XXe siècle. La matière première, les peaux de bêtes, sont directement achetées auprès des abattoirs de la commune en bord de Loire.
Au cours de ce même siècle, une activité plutôt originale voit le jour. En effet, le commerce de baudets du Poitou s’effectue à Rezé. Acheminés à Pont-Rousseau, ils sont ensuite exportés vers la France d’outre-mer. À la même période, la pêche à la lamproie est pratiquée en bord de Loire, la chair très appréciée de ce poisson n’étant pas encore considérée comme un produit de luxe. Cette industrie saisonnière ne fait cependant vivre que quelques familles de Trentemoult. Plus tard, vers 1912, trois foires se tiennent à Rezé : deux foires aux bestiaux les 25 février et 26 juillet à Pont-Rousseau, une foire aux chevaux le 30 mars à Ragon.
Au XXe siècle, le maraîchage était la principale source de revenus du quartier de la Blordière. En effet, ses habitants cultivaient principalement des carottes, du céleri et des crosnes. On y cultive aussi des laitues, des navets, des radis et des poireaux dans une moindre mesure. En ce qui concerne la culture non alimentaire, on peut également mentionner la production de fleurs, en particulier des arums, expédiés vers Paris par la gare de Pont-Rousseau.