Saint-Étienne-de-Mer-Morte
Organisation territoriale, administrative et religieuse
AUJOURD’HUI |
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Nom de la commune : |
Saint-Étienne-de-Mer-Morte |
Maire actuel : |
Manuella Pelletier Sorin (2020-2026) |
Communauté de communes : |
Sud Retz Atlantique |
Département : |
Loire-Atlantique |
Arrondissement : |
Nantes |
Canton : |
Machecoul |
Région : |
Pays de la Loire |
Superficie : |
27,33 km² |
Nombre d’habitants : |
1 715 (2016) |
Code INSEE : |
44 157 |
Gentilé : |
Stéphanois / Stéphanoises |
Devise : |
Entités administratives laïques :
Sénéchaussée (Judiciaire) : |
Nantes |
Intendance / Généralité (Administratif) : |
Bretagne |
Subdélégation de l’ancien régime (dépend de l’intendance) : |
Machecoul (1704-1789) |
District révolutionnaire : |
Machecoul (1790-1795) |
Nom du premier maire : |
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Arrondissement : |
Nantes (1800-aujourd’hui) |
Canton (ex : une commune a pu changer de canton depuis leur création) |
Legé (1793-1801) Machecoul (1801-aujourd’hui) |
Entités religieuses :
Diocèse : |
Poitiers (1ère moitié du IVe siècle-Vers 850) Nantes (Vers 850-aujourd’hui) |
Archidiaconé : |
Grand Archidiaconé de Nantes (Vers 850-1790) Arrondissement de Nantes (1790-1939) Archiprêtré de Nantes (1939-1965) Archiprêtré de Nantes-Rural (1965-1968) Archidiaconé Sud (1968-1975) |
Climat / doyenné : |
Doyenné de Retz (Vers 850-Vers 1400) Climat d’Outre-Loire (Vers 1400-Vers 1600) Climat de Retz (Vers 1600-1790) Canton de Machecoul (1790-1939) Doyenné de Machecoul (1939-1968) Zone Lac – Secteur Machecoul (1968-1988) Zone Pays de Retz – Secteur Machecoul (1988-2004) Zone Pastorale Pays de Retz (2004-aujourd’hui) |
Paroisse : |
Saint-Étienne-de-Mer-Morte (IXe siècle-2004) Sainte-Croix-en-Retz (2004-aujourd’hui) |
Droits monastiques sur la paroisse et/ou présence d’un prieuré ou une abbaye : |
Abbaye de Breuil-Herbault jusqu’au XIIIe siècles, sur le moulin à eau |
Autres religions présentes :
Protestants : À la fin du XVIe siècle, et pendant un siècle environ, les Marches communes entre le Poitou et la Bretagne forment une sorte de barrière, le nom du Falleron en fait foi, puisqu’il est appelé La Ligue ; les grandes familles de religion réformée s’exilent ; il n’en reste que quelques éléments qui vont abjurer après la Révocation de l’Edit de Nantes (1685). L’église est dégradée, ses statues détruites, elle n’est plus entretenue, mais la population n’adopte pas le protestantisme.
Entités féodales :
Ne sont présentées en détail que les principales seigneuries de la commune (celles ayant leur chef-lieu ou possédant un territoire important sur la commune).
D’autres seigneuries pouvaient posséder des territoires qui font aujourd’hui partie de la commune. Nous les citons simplement.
Châtellenie de Saint-Étienne-de-Mer-Morte Cette châtellenie comprenant la paroisse de Saint-Étienne-de-Mer-Morte fait longtemps partie de la baronnie de Retz. En 1440, elle devient la possession de Geoffroy Le Ferron. Elle est rétrocédée en 1479 à Prigent de Coëtivy. Saint-Étienne-de-Mer-Morte redevient ainsi une possession des barons de Retz. Au XVIe siècle, Jean de la Lande dit de Machecoul, seigneur de Vieillevigne hérite de la châtellenie. Elle demeure ainsi unie à la châtellenie de Vieillevigne jusqu’en 1789. |
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Date de constitution : (approximativement) |
XIIIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Haute, moyenne et basse justice à Machecoul (en priorité) |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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À l’auditoire de justice, situé rue du bourg de la chatte à Touvois |
Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Raoul de Retz (1238) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Jean de Machecoul, seigneur de Vieillevigne (1545) |
Châtellenie de Vieillevigne |
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Date de constitution : (approximativement) |
XVIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Haute, moyenne et basse justice
La châtellenie de Saint-Étienne-de-Mer-Morte et de Touvois appartient désormais la châtellenie de Vieillevigne |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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À l’auditoire de justice, situé rue du bourg de la chatte à Touvois (id.) |
Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Jean de Machecoul, seigneur de Vieillevigne (1545) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Jacques-Gabriel Leclerc, marquis de Juigné (1774) |
On note la présence d’autres seigneuries sur la paroisse de Saint-Étienne-de-Mer-Morte comme les familles : Rondeau seigneur de la Rondelière, de Cornulier seigneur de la Pageoterie et de la Caraterie, de Servisty seigneur de la Salle, et Gravelles, seigneur des Gravelles, la Sénaigerie à partir du XVIIIe de siècle.
Cette carte d'identité a été réalisée en collaboration avec M. Maurice Baril, président de la Société des historiens du pays de Retz.
Chronologie
Toponymie et première mention écrite de la commune :
La première mention connue de Saint-Etienne-de-Mer-Morte apparaît dans le traité d’Angers établit entre Erispoë, roi de Bretagne et Charles le Chauve, roi de France en 851.
Son nom aurait des origines antiques. Lors des colonisations romaines, ces derniers auraient trouvé à cet emplacement de nombreuses ruches sauvages. Ils placèrent donc la ville sous l’égide de la déesse Mellona protectrice des abeilles et du dieu Mars auquel ils élevèrent un temple. Ainsi, dans la charte de Louis VI datée de 1123 on trouve les termes : « ecclesia de Mellomartis ».
Dans le Cartulaire des sires de Rais (1238), la ville est nommée « castrum sen forticalicium suum Sancti Stephani de Mala Morte» qui évoque à la fois son passé d’ancien camp romain devenu forteresse féodale et le nom de Saint Étienne choisi comme saint patron dès le VIè siècle, alors que ses reliques sont apportées de Jérusalem, via Rome, par l’évêque de Nantes Epiphane.
Cependant, le terme Male Mort évoque aussi le souvenir d’une bataille sanglante ou peut-être d’une épidémie de lèpre. En ce sens, on note qu’une importante léproserie se trouvait au lieu-dit la Guinefolle au nord de la paroisse. Le terme Male Morte était alors utilisé, au Moyen Âge pour désigner une forme de lèpre. Cette dernière avait été apportée en France par les soldats romains infectés lors des conquêtes au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.
Au cours du temps le nom se transforme pour devenir en 1299 Saint-Étienne-de-Malemort, puis Saint-Étienne-de-Mallemort (XVe siècle) et Saint-Étienne-de-Mairemort, au XVIe siècle, avec différentes variantes comme Mayre-Mort, Meremort ou encore Mermort.
Ce n’est qu’à la fin du XVIIIe siècle que le nom prend sa forme définitive : Saint-Étienne-de-Mer-Morte.
Petite description chronologique de l’histoire de la commune :
Préhistoire
Deux haches préhistoriques découvertes par des Stéphanois attestent de la présence de populations humaines dans la région. La première en pierre polie a été trouvée en 1964, et date du Paléolithique. La seconde en bronze a été mise à jour en 1980. Elle est décorée d’une fossette hémicirculaire et daterait d’entre 1 400 et 1 200 av. J.-C. .
Par ailleurs, à la frontière avec la commune de Paulx, au lieu-dit la Brosse deux tumulus datant du néolithique et de l’âge du bronze ont été découverts. De même, au lieu-dit du Patis à la frontière avec La Garnache se trouve un tumulus de l’âge du bronze.
Antiquité
Un camp romain est construit sur les hauteurs dominant la vallée du Falleron. La province fait alors partie de la Seconde Aquitaine. Des restes d’amphores, de canalisations en terre cuite et de villas ont été retrouvés à la Poulerie et à la Guinefolle.
Moyen Âge
Dès le XIe-XIIe siècle un château est érigé sur l’emplacement de l’ancien camp romain. La paroisse s'établit autour d'une chapelle au début du VIe siècle avant la construction au XIIe siècle d’une église plus vaste, dont il ne reste aujourd’hui que le clocher suite à sa démolition au XIXe siècle.
Au XVe siècle, le château et la châtellenie appartiennent à Gilles de Rais qui décide en 1440 de les vendre à Geoffroy Le Ferron, un proche du duc Jean V de Bretagne. Geoffroy le Ferron confie l’administration de la châtellenie à son frère Jean Le Ferron clerc à Saint-Etienne-de-Mer-Morte.
Le personnage de Gilles de Rais a fortement marqué l’histoire de la commune, notamment le jour de la Pentecôte 1440. En effet, Gilles de Rais souhaitant retrouver ses possessions, s’introduit à cheval dans l’église avec des hommes armés pour emprisonner Jean le Ferron au château puis à Tiffauges. Ce dernier ne sera libéré qu’au mois d’août. Quant à Gilles de Rais, jugé par deux tribunaux, religieux et civil, il est condamné à être pendu puis brûlé le 26 octobre 1440. Les chefs d’accusation sont entre autres choses : hérésie, offense à la Majesté divine et meurtres d’enfants.
Période moderne
Au XVIe siècle, Saint-Étienne-de-Mer-Morte devient la propriété de Jean de la Lande Machecoul seigneur de Viellevigne. La ville est unie à cette châtellenie jusqu’à la Révolution.
La Période Révolutionnaire demeure troublée, la paroisse oppose plusieurs griefs à la nouvelle République. Tout d’abord, elle s’oppose à la mise en place du service militaire obligatoire qui prive les campagnes de main-d’œuvre d’autant que celle-ci a connu plusieurs mauvaises récoltes. Par ailleurs, elle réclame le retour de l’abbé Rolland dans leur paroisse qui est arrêté en 1791 pour être réfractaire à la Constitution civile du clergé.
Le 10 mars 1793, la population marche sur Machecoul à l’unisson des autres paroisses, suivant le chef qu’ils ont choisi, Charette.
Le bourg, est un témoin privilégié de la guerre de Vendée puisque le général Charette y passe et s’y repose avec ses troupes de nombreuses fois lors de leurs déplacements pour contrer les troupes républicaines. L’ensemble du territoire de la commune est d’ailleurs impacté. Le curé Félix Philippe Rolland, revenu clandestinement, est arrêté chez le maire, à la Possardière. Conduit à Machecoul puis à Nantes, il est jugé et guillotiné le 25 octobre 1794. Un autre prêtre clandestin prend sa suite, l’abbé Jean-Baptiste Rohard, qui mourra sur sa paroisse en 1812.
Les habitants de la commune n’ont pas émigré, 60 % de sa population a été tuée ; 70% des habitations détruites, de même que l’église en février 1794.
Période contemporaine
Entre 1881-1885, la commune entreprend la construction de la nouvelle église, elle est bénite le 11 octobre 1885. L’ancienne église trop petite et endommagée est démolie l’année suivante.
Pendant la Première Guerre mondiale, sur les 1 451 habitants de la commune environ 300 hommes sont mobilisés, dont 76 sont morts au combat et 11 ont été faits prisonniers. La commune accueille 46 réfugiés.
Pendant la Seconde Guerre mondiale la ville est sous occupation allemande. En 1943, le clocher est transformé par les Allemands en poste d’observation. La ville accueille des réfugiés venus principalement de Saint-Nazaire et Nantes après les bombardements, mais également des personnes venues de Normandie, du Pas-de-Calais, de Lorraine, de la région parisienne etc.
En août 1944, deux soldats de l’armée allemande sont abattus au lieu-dit Cutor. La population échappe à des représailles.
Dates marquantes de l’histoire de la commune :
Antiquité : établissement d’un camp romain
851 : première mention de la localité dans le traité d’Angers entre Charles le Chauve de France et Erispoë de Bretagne.
1440 : Vente de la Châtellenie par Gilles de Rais en faveur de Geoffroy Le Ferron
Pentecôte 1440 : Gilles de Rais pénètre lors de la grand-messe dans l’église armé et à cheval.
1479 : Châtellenie rétrocédée aux barons de Retz
Années 1790 : Protestation antirépublicaine et Guerre de Vendée
1885 : construction de la nouvelle église
1939-1945 : la ville est sous occupation allemande et accueille des réfugiés.
Caractéristiques économiques et sociales :
Dénombrements / démographie :
Après la perte de la moitié de sa population dans la Guerre de Vendée, la commune subit encore un déclin au tout début du XIXe siècle. La population connaît une forte augmentation entre les années 1820 et 1840 avec un apport de 500 habitants en 20 ans soit une augmentation de la population de 120%. Cette tendance continue tout au long du XIXe et au début du XXe siècle mais dans de moindres proportions (+27%). La population diminue à la suite des deux guerres mondiales et de l’exode rural qui persiste jusqu’à l’aube du XXIe siècle. Cependant, on observe une nette augmentation de la population entre 2000 et 2015 avec l’apport d’environ 800 habitants supplémentaires soit une augmentation de (+70%).
Economie locale d’hier et d’aujourd’hui :
Traditionnellement, une foire de volailles était organisée le 15 janvier devant le vieux clocher. Elle est abandonnée au milieu du XXe siècle.
Aujourd’hui encore l’activité principale repose sur l’agriculture notamment l’élevage.