Saint-Même-le-Tenu
Saint-Même-le-Tenu est une ancienne commune du pays de Retz. Pour l’histoire postérieure à 2016, consulter la carte d’identité de Machecoul-Saint-Même.
Organisation territoriale, administrative et religieuse
Territoire :
La commune de Saint-Même-le-Tenu est rattachée à celle de Machecoul au sein d’une nouvelle commune, baptisée Machecoul-Saint-Même. C’est une décision entérinée par arrêté préfectoral le 27 novembre 2015. La création de la nouvelle commune est effective le 1er janvier 2016.
Entités administratives laïques :
Sénéchaussée (Judiciaire) : |
Nantes |
Intendance / Généralité (Administratif) : |
Bretagne |
Subdélégation de l’ancien régime (dépend de l’intendance) : |
Machecoul (1704-1789) |
District révolutionnaire : |
Machecoul (1790-1795) |
Nom du premier maire : |
Nerrière Gravouil (1804-1810) |
Arrondissement : |
Nantes (1800-2016) |
Canton |
Machecoul (1793-2016) |
Entités religieuses :
Diocèse : |
Poitiers (1ère moitié du IVe siècle-Vers 850) Nantes (Vers 850-aujourd’hui) |
Archidiaconé : |
Grand Archidiaconé de Nantes (Vers 850-1790) Arrondissement de Nantes (1790-1939) Archiprêtré de Nantes (1939-1965) Archiprêtré de Nantes-Rural (1965-1968) Archidiaconé Sud (1968-1975) |
Climat / doyenné : |
Doyenné de Retz (Vers 850-Vers 1400) Climat d’Outre-Loire (Vers 1400-Vers 1600) Climat de Retz (Vers 1600-1790) Canton de Machecoul (1790-1939) Doyenné de Machecoul (1939-1968) Zone Lac – Secteur Machecoul (1968-1988) Zone Pays de Retz – Secteur Machecoul (1988-2004) Zone Pastorale Pays de Retz (2004-aujoud’hui) |
Paroisse : |
Saint-Mesme (VIIIe siècle-2004) Sainte-Croix-en-Retz (2004-aujourd’hui) |
Droits monastiques sur la paroisse : |
Droit de tonlieu sur le Tenu, perçus par les religieux de Stavelot-Malmédy |
Présence d’un prieuré ou une abbaye : |
Prieuré de Saint-Mesme (fondé par les moines bénédictins de l’Abbaye Saint-Mesmin de Micy) |
Entités féodales :
Ne sont présentées en détail que les principales seigneuries de la commune (celles ayant leur chef-lieu ou possédant un territoire important sur la commune).
D’autres seigneuries pouvaient posséder des territoires qui font aujourd’hui partie de la commune. Nous les citons simplement.
Seigneurie du Branday |
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Date de constitution : (approximativement) |
XVe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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André Gouy (1442) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Louis-François Lelou Chasseloire (1769) |
Chronologie
Toponymie et première mention écrite de la commune :
La première mention écrite de la commune concerne son port, dont le nom apparaît sur des documents de l’époque mérovingienne (VIe siècle) : Porto Vidrari. Plusieurs variantes orthographiques apparaissent sur des pièces de monnaie en argent datant de la même période : Porto Vederi, Porto Vidiri, Portus Vetraria, Portus Vitraria. Le nom de la commune que l’on connaît actuellement serait issu de l’arrivée du moine saint Mesmin à la même période. Suite à cela, plusieurs graphies se succèdent : Saint-Mexme, Saint-Mesme, Saint-Même. Le nom définitif de Saint-Même-le-Tenu est adopté après la Première Guerre mondiale.
Petite description chronologique de l’histoire de la commune :
Préhistoire
Les premières traces de vie humaine sur le territoire actuel de la commune remontent à l’Aurignacien et au Magdalénien (35 000 – 15 000 av. J-C). Elles sont attestées par la découverte d’outils, provenant probablement de campements de chasseurs.
Antiquité
Lors de la construction de l’école au milieu du XIXe siècle, on fit la découverte de deux sarcophages en calcaire coquillier, d’apparence très archaïque, datés du début de l’époque mérovingienne (Ve siècle). On suppose qu’ils attestent la construction d’une première église. Cependant, aucune trace écrite ou physique ne peut confirmer cette hypothèse. En effet, la première mention d’une église à Saint-Mesme n’apparaît que plus tard, au XIVe siècle.
Moyen Âge
La rivière du Tenu est mentionnée pour la première fois en 651 dans un diplôme du roi Sigebert III, sous le terme latin fluvius Taunucus, dans lequel il accorde un droit de tonlieu aux religieux de Stavelot-Malmédy (Ardennes belges) sur le port de Saint-Mesme (Portus Vetraria). Habituellement, un droit de tonlieu est un petit péage au niveau d’un pont ou d’un bac de passage. Cependant, dans le cas présent, le tonlieu est un droit de navigation à percevoir sur des bateaux qui descendent et remontent le cours du Tenu. Cette possession étant très rentable, ils conservèrent longtemps leur propriété à Saint-Mesme. Attirés par la renommée de Portus Vetraria, les moines bénédictins de l’abbaye Saint-Mesmin de Micy, près d’Orléans, s’installent à Saint-Mesme au cours du VIIIe siècle, dans le but d’y fonder une paroisse. Ils firent construire une église et un prieuré : le Prieuré de Saint-Mesme.
Période moderne
Le 13 novembre 1631, les habitants de la commune sont témoins d’un naufrage d’une gabare sur le Tenu. Surchargée, l’embarcation coule à pic et on déplore deux morts. Le siècle suivant, de nombreux travaux de rénovation des quais furent entrepris au port de Saint-Même.
En juillet 1736, on assiste à la construction d’une nouvelle église en la paroisse de Saint-Même. Elle s’érige sur les bases de l’ancienne église datant du Moyen-Âge. L’année suivante, elle est bénie par le nouveau recteur de la paroisse, M. Chevalier.
Période contemporaine
En 1866, la desserte régionale des trains est pratiquement terminée. Cependant, seul le pays de Retz en est dépourvu. Ainsi, trois ans plus tard, le Conseil général de la Loire-Inférieure décide d’élaborer un tracé. Mise en service en 1876 pour des essais, la ligne relie Nantes à Machecoul en passant à proximité de Saint-Même. Néanmoins, la commune ne possède pas de gare. C’est pourquoi le maire, Charles Espivent de la Villesboisnet, demande au préfet d’en établir une sur la commune. Cette demande est rejetée par le préfet, qui opte pour la construction en 1890 d’une gare au village de La Monétrie à Sainte-Pazanne. Ainsi, aucune gare ne fut construite sur le territoire de Saint-Même, la plus proche se situant à cinq kilomètres au nord du bourg.
En 1960, un canal artificiel reliant le Tenu au Falleron fut construit. Il a pour principales fonctions de permettre un apport d’eau lorsque les marais sont asséchés et d’évacuer le trop-plein du Falleron lors des crues.
Dates marquantes de l’histoire de la commune :
VIe siècle : arrivée de saint Mesmin à Portus Vetraria.
VIIIe siècle : fondation de la paroisse de Saint-Mesme.
XVe siècle : constitution de la seigneurie du Branday.
1960 : création du canal artificiel reliant le Tenu au Falleron.
1er janvier 2016 : création de la nouvelle commune de Machecoul-Saint-Même
Caractéristiques économiques et sociales :
Dénombrements / démographie :

Au début du XIXe siècle, la population de Saint-Même augmente de façon constante, et ce jusqu’à l’aube de la Première Guerre mondiale. Cet évènement est le déclencheur d’une chute significative du nombre d’habitants jusque dans les années 70. En effet, la commune voit sa population divisée par deux en l’espace d’un demi-siècle. Ce phénomène est accentué par le déclin de l’activité portuaire. Cependant, depuis 1975, la population de Saint-Même augmente fortement, en lien avec l’attraction de Machecoul. Ainsi, le nombre d’habitants est multiplié par deux en seulement quatre décennies.
Économie locale d’hier et d’aujourd’hui:
L’économie de Saint-Même est basée sur le transport fluvial depuis la création du port, au début de la période médiévale. Les principales marchandises transportées sont le sable, le bois de chauffage, la farine de blé mais aussi le sel de la baie de Bourgneuf, et ce jusqu’au XVIIIe siècle. À partir de 1850, on exporte de la chaux par gabares et chalands. Le dernier transport de ce produit s’effectue en 1939, à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. Le port de Saint-Même fut un grand centre économique durant de nombreux siècles, sa fréquentation avoisinant parfois 320 bateaux par an.
Au XIXe siècle, la commune possède un centre de production de charbon de bois près du port du Prieuré, au lieu-dit La Charbonnière. À cette même époque, les moulins de la commune représentent une part importante de l’économie de Saint-Même. Néanmoins, l’activité cesse brusquement avant la Première Guerre mondiale. Actuellement, il ne subsiste plus que des vestiges du moulin de la Lande (1837) et la tour du Moulin Neuf (1740).
À partir de 1836, trois foires aux bestiaux se tiennent au bourg de la commune : le 30 mars, le 8 mai et le 20 août. Les foires de Saint-Même sont très renommées pendant près d’un demi-siècle, notamment grâce à la diversité des espèces à vendre. Cependant, vers 1885, on observe un déclin de ces foires. Ainsi, seule celle du 30 mars est maintenue, jusqu’à sa suppression en 1907.