La Chevrolière
Organisation territoriale, administrative et religieuse
AUJOURD’HUI |
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Nom de la commune : |
La Chevrolière |
Maire actuel : |
Johann Boblin (2020-2026) |
Communauté de communes : |
Grand Lieu |
Département : |
Loire-Atlantique |
Arrondissement : |
Nantes |
Canton : |
Saint-Philbert-de-Grand-Lieu |
Région : |
Pays de la Loire |
Superficie : |
32,56 km² |
Nombre d’habitants : |
5 326 (2014) |
Code INSEE : |
44 041 |
Gentilé : |
Chevrolins / Chevrolines |
Devise : |
Aqua et Terra Nobis Sunt Propitiae : « L’eau et la Terre nous sont propices » |
Territoire :
Au cours du Moyen-Âge, on distingue deux principaux villages sur le territoire de la future commune de La Chevrolière : Passay et Le Trejet. Le premier en sera le centre paroissial jusqu’au XVe siècle, période à laquelle le bourg de La Chevrolière est choisi comme cœur de la commune. Le village du Trejet, quant à lui, base son économie non pas sur la pêche mais sur la culture des terres.
Entités administratives laïques :
Sénéchaussée (Judiciaire) : |
Bretagne |
Intendance / Généralité (Administratif) : |
Nantes |
Subdélégation de l’ancien régime (dépend de l’intendance) : |
Nantes (1704-1789) |
District révolutionnaire : |
Machecoul (1790-1795) |
Nom du premier maire : |
Armand Hillereau |
Arrondissement : |
Nantes (1800-aujourd’hui) |
Canton |
Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (1793-aujourd’hui) |
Entités religieuses :
Diocèse : |
Poitiers (1ère moitié du IVe siècle-Vers 850) Nantes (Vers 850-aujourd’hui) |
Archidiaconé : |
Grand Archidiaconé de Nantes (Vers 850-1790) Arrondissement de Nantes (1790-1939) Archiprêtré de Nantes (1939-1965) Archiprêtré de Nantes-Rural (1965-1968) Archidiaconé de Nantes (1968-1975) |
Climat / doyenné : |
Doyenné de Retz (Vers 850-Vers 1400) Climat d’outre-Loire (Vers 1400-Vers 1600) Climat de Retz (Vers 1600-1790) Canton de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (1790-1939) Doyenné de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (1939-1968) Zone Lac – Secteur Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (1968-1988) Zone Pays de Retz – Secteur Saint-Philbert-de-Grand-Lieu (1988-1992) Zone Pays de Retz – Secteur Saint-Philbert / Legé (1992-2004) Zone Pastorale Pays de Retz (2004-aujourd’hui) |
Paroisse : |
La Chevrolière ( ?-2004) Saint-Philbert et Saint-Jacques sur Logne (2004-aujourd’hui) |
Droits monastiques sur la paroisse et/ou présence d’un prieuré ou une abbaye : |
Entités féodales :
Ne sont présentées en détail que les principales seigneuries de la commune (celles ayant leur chef-lieu ou possédant un territoire important sur la commune).
D’autres seigneuries pouvaient posséder des territoires qui font aujourd’hui partie de la commune. Nous les citons simplement.
Châtellenie des Huguetières |
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Date de constitution : |
XIIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Haute justice |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Eustachie de Retz, femme d’André de Vitré (1180) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Jean pépin de Lisle (1785) |
Seigneurie de la Guerche ou de l’Angle-de-Trejet |
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Date de constitution : |
XIVe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
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Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
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Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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René Sauvin, seigneur de la Thibaudière (1393) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
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Louis de la Grue (1683) |
Chronologie
Toponymie et première mention écrite de la commune :
La première mention écrite de la commune concerne le village de Passay, situé en bordure du lac et sur la façade occidentale du territoire. En effet, une carte datant du XIIIe siècle mentionne l’orthographe « Paçay ». Une carte de 1713 mentionne le village avec l’orthographe « Passé ».
L’origine du nom de la Chevrolière reste incertaine. Cependant, on évoque la provenance possible du mot latin capreolaria. Ce terme apparaît dans un texte du XVe siècle et a pour signification : « village possédant des élevages de chèvres ». Par ailleurs, une carte datée de 1759 atteste l’orthographe de « Chouloriere ».
La commune possède également un nom en gallo, langue d’oïl de la région, et présente plusieurs orthographes : La Chevrolèrr, La Chevrôlèrr ou encore La Chevroyèrr. Enfin, la commune possède un nom en breton : Kerchevrel.
Petite description chronologique de l’histoire de la commune :
Préhistoire
Des traces d’occupation humaine sur les rives du lac de Grand-Lieu sont attestées dès le Néolithique (vers 5 000 av. J-C). On explique ceci par la facilité de locomotion aux abords du lac et la richesse vivrière du lieu, la chasse et la pêche y étant très prolifiques. De plus, la proximité avec la forêt est un atout défensif de taille.
Antiquité
Récemment, en août 2017, des archéologues de l’Inrap (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives) ont mis au jour de nombreux vestiges sur la commune de La Chevrolière, dans la zone d’activités de Tournebride. Parmi ceux-ci, on découvrit des monuments funéraires datant de l’âge du Bronze (vers 1 000 Av. J-C) ainsi qu’une zone d’activités dédiée à la métallurgie d’époque mérovingienne (début du Ve siècle). Cependant, aucun reste humain ne fut découvert, en partie à cause du terrain, de nature acide.
L’occupation humaine suivante concerne la période gallo-romaine, vers le Ier siècle de notre ère. Elle se présente sous la forme d’un système parcellaire composé de chemins et de fosses dans lesquelles on découvrit des restes de céramique. Cependant, ces vestiges antiques sont très peu abondants.
Moyen Âge
La majorité des vestiges découverts par l’Inrap en 2017 sont datés du haut Moyen-Âge, entre le VIe et le XIIe siècle. Parmi ces vestiges, on dénombre six puits à eau et quelques fondations de bâtiments. De plus, une zone de plus de 800 m2 était dédiée au travail de la métallurgie.
Au cours de la période médiévale, le centre paroissial de la commune se situe à Passay. Ainsi, entre le VIe et le XIVe siècle, ce village de pêcheurs jouissait d’un commerce florissant : celui de la pêche. Cependant après le XVe siècle, on substitua le village de Passay à celui de la Chevrolière, destiné à devenir le nouveau bourg de la commune, considéré comme plus central. Ainsi, on aperçoit une commune à deux activités principales : l’activité lacustre et la production agricole.
Période moderne
Avant le début du XVIIIe siècle, l’exercice de la pêche était réglementé par les moines de la paroisse de Buzay sur la commune de Rouans. Cependant en 1712, le marquis de Juigné hérite des droits de pêche et projette d’assécher le lac de Grand-Lieu dans son intégralité, invitant les populations à se tourner vers la culture des terres, qu’il se propose de louer. Cependant, cet assèchement n’eut jamais lieu, car trop coûteux.
Période contemporaine
Le début du XXe siècle est marqué par les premières grèves, dès 1907, qui répondent aux protestations concernant les conditions de travail des pêcheurs de Passay. Suite à cela, le bail de location est annulé par le marquis, permettant ainsi aux « Passis » (habitants du village de Passay) de fonder la « Société coopérative des pêcheurs de Grand-Lieu », qui contrôle les règles d’admission des pêcheurs sur le lac. Néanmoins, le village souffre de la chute du nombre de pêcheurs sur son territoire. Ils étaient 120 en 1920, 74 en 1938, 21 en 1967. Aujourd’hui seuls 7 pêcheurs professionnels sont autorisés à pêcher dans le lac.
Dates marquantes de l’histoire de la commune :
1 000 av. J-C : Édification de monuments funéraires sur l’actuel site de Tournebride.
Ve siècle : Vestiges d’une zone d’activité métallurgique de l’époque mérovingienne.
VIe siècle : Fondation de la paroisse de « Paçay », active jusqu’au XIVe siècle.
XVe siècle : Le village de La Chevrolière est substitué à celui de Passay comme bourg de la commune.
1712 : Le marquis de Juigné hérite des droits de pêche sur le lac de Grand-Lieu.
1907 : Protestation des pêcheurs de Passay et suppression du bail de location.
1936 : Construction d’une laiterie sur la commune de La Chevrolière.
1978 : Laiterie revendue à un émir de Charjah, près de Dubaï.
Caractéristiques économiques et sociales :
Dénombrements / démographie :
La population augmente durant tout le XIXe siècle. Elle diminue durant la première moitié du XXe siècle en raison des deux guerres mondiales qui engendrent de nombreuses pertes humaines. Elle augmente de nouveau dans les années 1960 en lien avec le développement de la métropole nantaise et le phénomène de périurbanisation.
Économie locale d’hier et d’aujourd’hui:
Depuis toujours, l’économie de la Chevrolière est basée sur la pêche, Passay étant le village dominant le port de pêche. Il existe par ailleurs plusieurs techniques de pêche, comme la « louve » ou encore la « senne », techniques utilisées vers le XVIIe et le XVIIIe siècle. La première consiste à lester un casier cylindrique en filet au fond du lac, tandis que la seconde n’est autre qu’un filet disposé en nappe et formant un arc de cercle.
Durant le Moyen-Âge, au village du Trejet, il existe une coutume propre à ce dernier : le « trejetage ». Cette pratique réside en la répartition en parts égales de la récolte du foin entre tous les paysans du village. De plus, les habitants du Trejet ont pour habitude de fêter la Sainte-Jeanne-d’Arc (30 mai), dans l’unique but de recueillir de l’argent, destiné à restaurer les habitations du port et à payer les impôts.
Au XIXe siècle, une des activités principales du village de Passay, en plus de la pêche, est la meunerie. Le village se situant sur la pointe occidentale de la commune, il est fréquemment exposé à des vents violents. Ainsi, on dénombre neuf moulins édifiés en enfilade au seul village de Passay. Seul deux n’ont pas été détruits. Ils ont été réhabilités en habitation privée.
En 1936, une laiterie s’implante sur la commune de La Chevrolière, dans le but de concurrencer celle de Saint-Philbert-de-Grand-Lieu, construite en 1902. Plus tard en 1960, on assiste à la fondation de Lac Nor, société nouvelle née de la fusion entre les deux usines. Ce nom particulier n’est autre que la contraction de « Société du Lac et du Nord Vendéen ». La décennie qui suit voit apparaître de nouvelles antennes, notamment celle basée à la Jaunaie, lieu-dit de la commune de Château-Thébaud. Cependant, en 1978, la société est revendue à un riche héritier résidant aux Émirats Arabes Unis. De nos jours, la société Lacnor rayonne dans tout le Moyen-Orient, et ce en grande partie grâce au travail et à la persévérance de nombreux Chevrolins.
La commune de La Chevrolière a également comme activité commerciale la viticulture. En effet, en 1994, une nouvelle appellation fait son apparition : « Côtes de Grandlieu ». Ce nouveau nom indiquant la provenance des vins est primordial, car il se démarque du célèbre « Muscadet Sèvre et Maine ».