Bourgneuf-en-Retz
Bourgneuf-en-Retz est une ancienne commune du pays de Retz. Pour l’histoire postérieure à 2016, consulter la carte d’identité de la commune nouvelle de Villeneuve-en-Retz.
Blason et logo
Organisation territoriale, administrative et religieuse
Territoire :
Le 1er janvier 2016, la commune de Bourgneuf-en-Retz fusionne avec celle de Fresnay-en-Retz pour former Villeneuve-en-Retz.
Entités administratives laïques :
Sénéchaussée (Judiciaire) : |
Nantes |
Intendance / Généralité (Administratif) : |
Bretagne |
Subdélégation de l’ancien régime (dépend de l’intendance) : |
Bourgneuf (1704-1789) |
District révolutionnaire : |
Machecoul (1790-1795) |
Nom du premier maire : |
Pierre Mourain (1790-1793) |
Arrondissement : |
Paimboeuf (1800-1926) Saint-Nazaire (1926-2016) |
Canton (ex : une commune a pu changer de canton depuis leur création) |
Bourgneuf (1793-2015) Machecoul (2015-2016) |
Entités religieuses :
Diocèse : |
Poitiers (1ère moitié du IVe siècle-Vers 850) Nantes (Vers 850-aujourd’hui) |
Archidiaconé : |
Grand Archidiaconé de Nantes (Vers 850-1790) Arrondissement de Paimboeuf (1790-1939) Archiprêtré de Paimboeuf (1939-1968) Archidiaconé Sud (1968-1975) |
Climat / doyenné : |
Doyenné de Retz (Vers 850-Vers 1400) Climat d’Outre-Loire (Vers 1400-Vers 1600) Climat de Retz (Vers 1600-1790) Canton de Bourgneuf (1790-1939) Doyenné de Bourgneuf (1939-1968) Zone Côte – Secteur Pornic (1968-1988) Zone Pays de Retz – Secteur Machecoul (1988-2004) Zone Pastorale Pays de Retz (2004-aujourd’hui) |
Paroisse : |
Saint-Cyr (Xe siècle-1790) Bourgneuf (Xe siècle-1790) Notre-Dame-de-Bon-Port (1790-2004) Sainte-Croix-en-Retz (2004-aujourd’hui) |
Droits monastiques sur la paroisse et/ou présence d’un prieuré ou une abbaye : |
Prieuré Saint-Laurent, dépendant de l’abbaye Sainte-Marie de Pornic Mention d’un prieuré Saint-Jean |
Entités féodales :
Ne sont présentées en détail que les principales seigneuries de la commune (celles ayant leur chef-lieu ou possédant un territoire important sur la commune).
D’autres seigneuries pouvaient posséder des territoires qui font aujourd’hui partie de la commune. Nous les citons simplement.
Châtellenie de Bourgneuf |
|
Date de constitution : (approximativement) |
XIIIe siècle |
Droits (haute, basse, moyenne justice…)
|
Haute justice |
Justice : lieu où la justice était rendue, coutume, etc.
|
Auditoire de Bourgneuf |
Premier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
|
Gérard de Machecoul (1280) |
Dernier seigneur (ou famille) connu de la seigneurie :
|
Clément Alexandre de Brie-Serrant, marquis de Serrant, duc de Retz (1789) |
À la fin du XVIIe siècle, la châtellenie de Machecoul possède quelques fiefs sur la paroisse de Bourgneuf.
Chronologie
Toponymie et première mention écrite de la commune :
La première mention écrite date de 1256, sous la forme latine suivante : vicus novus in parochia Sancti Cyrici, traduit « un bourg neuf dans la paroisse de Saint-Cyr ».
Par ailleurs, on peut préciser que la commune a changé de nom au cours de la période révolutionnaire, pour s’appeler temporairement Marais-Libre.
Petite description chronologique de l’histoire de la commune :
Préhistoire
Au lieu-dit de la Frazelière, sur le territoire de Saint-Cyr, près du marais, on trouve un menhir, celui qu’on appelle « de la pierre folle », attestant alors d’une présence humaine durant la Préhistoire.
Antiquité /
Moyen Âge
Les paroisses de Bourgneuf et Saint-Cyr sont directement liées au rivage. Bâtie sur le versant d’une colline en bordure de mer, la paroisse de Saint-Cyr s’étend de Prigny à Fresnay. C’était un petit port de pêche. Entre Saint-Cyr et Prigny, un prieuré dédié à Saint-Laurent était le seul lieu notable.
Progressivement, les alluvions venues de la Loire comblent le golfe et donnent naissance à une zone de marais. Elle fut mise à profit par l’homme pour développer des pâtures, des cultures et implanter l’industrie salicole. Tout le fond de la baie, délaissé par la mer, est converti en marais salants dont la production s’accrut considérablement, nécessitant une exportation maritime directe. Un sarcophage en calcaire datant probablement de l’époque mérovingienne a été retrouvé au lieu-dit de la Frazelière.
L’envasement du golfe éloigne cependant le rivage des sites habités : Saint-Cyr abandonne son rôle de port. C’est probablement vers le Xe siècle qu’il fallut trouver un emplacement plus favorable au commerce : un bourg neuf.
Il se développe rapidement au point qu’en 1306, Gérard de Machecoul, seigneur de Bourgneuf, et sa femme, Aliénor de Thouars, demandent la création d’un couvent à Bourgneuf avec l’aide des moines de l’ordre des Franciscains, les Cordeliers, installés à Nantes depuis 1296.
Le 3 avril 1333, Gérard de Machecoul et les Cordeliers en obtiennent l’autorisation du pape Jean XXII à condition que les revenus soient suffisants pour construire un hôpital et le faire vivre. Gérard de Machecoul donne alors de nombreuses aires de marais salants situées sur l’île de Bouin aux moines, afin de subvenir à leurs besoins.
Le volume des échanges commerciaux avec l’Angleterre, les villes de la Hanse et la Hollande augmente fortement. Entre le XIVe et le XVIIe siècle, Bourgneuf est une capitale du commerce maritime du sel. On vit jusqu’à deux cent navires simultanément dans la baie.
Période moderne
En 1458, une église paroissiale est construite par René de Rais, seigneur de Bourgneuf. Elle est consacrée le 14 mai de la même année, sous le patronage de Notre-Dame-de-Bon-Port, protectrice des marins. À la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, l’hôpital du couvent est à peine construit. En 1666, il ne reste qu’un pan de mur qui est détruit plus tard, en 1738.
Bourgneuf, prenant de l’ampleur, se détache peu à peu de sa paroisse-mère de Saint-Cyr.
En 1638, Pierre Bourgeois donne une maison de la rue du pont-Édelin pour la création d’un hôpital, mais celle-ci ne suffit pas. D’autres habitants de la paroisse, dont Luc Ernaud, donnent notamment une maison et un jardin à côté de la première en 1709. Les lettres patentes de 1712 confirment l’installation d’un hôpital général à Bourgneuf.
De nombreux négociants, armateurs, hommes de loi, commerçants, exerçaient à Bourgneuf leurs professions et bâtissaient de riches maisons, dont certaines sont encore visibles aujourd’hui. Le tiers d’entre elles appartenait à des familles qui devenaient assez riches pour acheter leurs fiefs et droits seigneuriaux et portaient presque toutes un titre de noblesse. La ville disposait d’une structure importante : une cour de justice, une administration fiscale, toutes les professions liées à l’activité maritime, à l’entretien et à la construction des bateaux, à l’accueil et au divertissement des équipages étrangers en attente de leur embarquement.
En 1735, le prieuré Saint-Laurent devient propriété de l’hôpital. Quelques années plus tard, à la Révolution française, le couvent abandonné est utilisé comme caserne. La majorité des vestiges est enlevée en 1839. Il reste encore aujourd’hui un mur de l’église du couvent.
L’envasement, les aléas politiques et le développement de pôles concurrents mènent au déclin de l’activité salicole et, par conséquent, celui de la ville. Bourgneuf, qui avait donné son nom à la baie, se trouve trop éloigné du rivage. L’activité décroît et les fortunes s’enfuient.
Période contemporaine
Lors des guerres de Vendée, Bourgneuf est affecté à plusieurs reprises par les troupes royalistes et celles de la République, lors de leurs passages entre Machecoul et Pornic. La commune perd 45 % de sa population. Le bourg de Saint-Cyr est en grande partie brûlé.
Dès 1808, de nombreuses pétitions circulent pour la création de Saint-Cyr en tant que commune, mais les requêtes ont toujours été refusées. Quelques familles de notables à Bourgneuf, unies par leurs alliances, assurent la direction de la commune, sans toutefois parvenir à suppléer le déclin de l’activité maritime. Le renouveau religieux de la seconde moitié du XIXe siècle permet de reconstruire les églises : Notre-Dame-de-Bon-Port entre 1854 et 1893 et celle de de Saint-Cyr entre 1898 et 1901.
Dates marquantes de l’histoire de la commune :
1306 : demande de création d’un couvent à Bourgneuf par le seigneur de Bourgneuf, Gérard de Machecoul et sa femme, Aliénor de Thouars
1333 : autorisation du pape Jean XXII de construire un couvent et un hôpital à Bourgneuf à condition que les moines aient assez de revenus pour subvenir à leurs besoins
1458 : construction de l’église paroissiale Notre-Dame-de-Bon-Port à l’emplacement de l’ancienne chapelle, qui était sous le même patronage
1712 : lettres patentes qui autorisent la construction d’un hôpital général à Bourgneuf
1789 : le couvent des Cordeliers est abandonné
1854-1893 : construction de la nouvelle église paroissiale à l’emplacement du cimetière qui entourait l’ancienne église de Bourgneuf
1898-1901 : reconstruction de l’église de Saint-Cyr
1900 : consécration de la nouvelle église de Bourgneuf
Caractéristiques économiques et sociales :
Dénombrements / démographie :

Dès le début du XIXe siècle, la population augmente de façon significative, et ce jusqu’au début du siècle suivant. Cependant, on observe une forte chute du nombre d’habitants durant toute la première moitié du XXe siècle, en raison des deux guerres mondiales, mais aussi d’un fort exode rural qui impacta la commune. Cependant, la population augmente dès 1975, en lien avec le développement de la métropole et le phénomène de périurbanisation. Le dernier recensement connu de Bourgneuf-en-Retz date de 2013, en raison de sa réunion avec Fresnay-en-Retz qui amena à la création de la nouvelle commune de Villeneuve-en-Retz.
Économie locale d’hier et d’aujourd’hui:
Saint-Cyr était à l’origine un petit port de pêche. Le comblement progressif du golfe au début du Moyen-Âge entraîne la formation de marais salants et la création de Bourgneuf. Entre le XIVe et le XVIIe siècle, Bourgneuf est une capitale du commerce maritime du sel, dont les échanges commerciaux se faisaient avec l’étranger, notamment l’Angleterre, les villes de la Hanse et la Hollande.
L’envasement se poursuit longtemps sans affecter l’activité commerciale de la ville de Bourgneuf. Les manutentions s’effectuaient le long des étiers. Celui de la Taillée, beaucoup plus large et profond qu’aujourd’hui, permet jusqu’au XVIIIe siècle, à de petits bateaux d’assurer l’approvisionnement des gros navires ancrés plus au large.
Au début du XVIIIe siècle, les territoires de Bourgneuf et de Saint-Cyr contenaient à eux seuls plus de 20 % des aires de marais salants du pays. Mais les exportations concernaient aussi le blé, les fèves, le vin, le bois à brûler. Cependant, l’envasement, les aléas politiques et le développement de pôles concurrents mènent rapidement au déclin de l’activité salicole et, par conséquent, à celui de la ville.
La période contemporaine consacre un partage entre les activités agricoles, l’exploitation des produits de la mer, l’artisanat et le tourisme. L’activité salicole a totalement disparu au début des années 1970 ; elle renaît au début des années 2000, après la remise en état d’anciennes salines par de jeunes paludiers.