Le château du Pé
Situé au milieu d’un domaine de 9 hectares, entièrement clos de murs de pierre, le château actuel n’est pas le premier sur cet emplacement. Le mot « Pé » vient du mot latin podium qui désigne un lieu surélevé ou un promontoire ce qui correspond à la configuration des lieux puisque ce château est situé sur l’ancienne rive de la Loire et domine actuellement la vallée formée par les atterrissements.
Château du Pé en 1905, ©Société d’Histoire de Saint-Jean-de-Boiseau
Ces terres furent données à Alain Borrigan, un des plus vaillants capitaines d’Alain Barbe-Torte, en récompense de son aide à chasser les Vikings du comté nantais. C’est donc lui qui fit construire peu avant l’an 1000 le premier castel sur ces lieux.
Pendant près de six siècles, les descendants de ce combattant, devenus Bourigan du Pé, occuperont le site et au XIVe siècle feront bâtir un nouvel édifice dont il reste aujourd’hui encore quelques éléments de cette architecture médiévale (soubassements, caves et départ d’une galerie étroite et circulaire).
Au cours du XVIIe siècle, après la succession de plusieurs propriétaires, c’est la famille de Martel qui prend possession des lieux. L’un d’eux, René, va acquérir une grande fortune en tirant parti des atterrissements et profiter du commerce triangulaire ce qui lui permettra de transformer le château en une ravissante demeure du XVIIe et XVIIIe siècle.
Le château du Pé, 2001, ©Société d’Histoire de Saint-Jean-de-Boiseau
Cette dernière se compose d’un grand corps de logis auquel est adjoint une aile de plan carré. Le centre du logis se trouve en très légère saillie par rapport au reste du bâtiment. Il est coiffé d’un fronton supporté par un chaînage en pierres de taille blanches qui marque l’entrée du bâtiment.
Le domaine abrite un très beau parc agrémenté d’un grand bassin de loisir très apprécié des promeneurs. Les propriétaires font également construire dans les années 1830, la tour du Pé à l’extrémité du parc et la maison du gardien dans un style italien. Cette dernière a été restaurée en 1990 par la Société d’Histoire Locale qui en occupe les locaux.
La maison du gardien, 2015, ©Société d’Histoire de Saint-Jean-de-Boiseau
La famille Martel sans descendance vend à M. de Vaufleury. Ce dernier ruiné cède le château délabré à la municipalité qui le restaure. Aujourd’hui, on peut y voir des expositions de peinture et louer les chambres d’artistes du 2ème étage pour passer un agréable séjour dans la région.
Cet article a été réalisé en collaboration avec Mme. Carmela Pesquer, membre de la Société d’Histoire de Saint-Jean-de-Boiseau et M. Jean-Luc Ricordeau, président de la Société d’Histoire de Saint-Jean-de-Boiseau.