Une terre d'insurgés
« Les commencements de la révolution n’effrayèrent point les habitants de nos campagnes », écrit Lucas-Championnière. Quatre ans après 1789, la Révolution et son administration sont récusées. La gronde monte en raison des biens nationaux qui ne profitent qu’à la bourgeoisie, des impôts, et de la constitution civile du clergé. La levée de 300 000 hommes pour défendre les frontières achève d'exaspérer les paysans : en mars 1793, c’est l’insurrection.
De mars à fin juin 1793, les insurgés, brandissant faux et piques, remportent des victoires sur l'armée républicaine.
Mais les ports de la côte sont tenus par des troupes révolutionnaires. La Convention veut en finir, le député Barère déclare le 1er août pour la Vendée : « Détruisez-la et vous sauvez la patrie ! ». Les troupes en place sont épaulées par l’armée de Mayence. De janvier à mai 1794, le Général Turreau lance son plan de destruction du territoire qu’on appellera la Vendée militaire. Ce sont les Colonnes infernales qui sèmeront le feu et la mort.
En février 1795 un traité de paix est signé à la Jaunaye (Saint-Sébastien-sur-Loire). En juin 1795, le général vendéen Charette reprend la lutte ; il n’opère plus en pays de Retz mais ses fidèles le suivent dans le bocage vendéen. Il est capturé et exécuté le 29 mars 1796 : c’est la fin du conflit. Les communes du pays de Retz, patriotes ou insurgées, ont perdu un quart de leur population, parfois le tiers dans le centre du pays de Retz et autour du lac et jusqu’à la moitié à Machecoul et à Vue.
Carte établie par Dominique Pierrelée